Une cinquantaine de migrants béninois, bloqués en Guinée équatoriale après le naufrage de leur embarcation en route pour le Gabon depuis des semaines, lancent un appel à l’aide aux autorités béninoises pour faciliter leur retour au pays.
Josué Kpogla
L’émigration clandestine, autrefois marginale parmi les jeunes béninois, devient un phénomène de plus en plus préoccupant. Alors que le Bénin restait en retrait de cette problématique il y a quelques années, les cas récents de tentatives d’immigration échouées, notamment en Tunisie et maintenant en Guinée équatoriale, témoignent d’une montée inquiétante de ce phénomène. Au total, 54 jeunes migrants béninois sont actuellement coincés en Guinée équatoriale.
C’est Gilbert Yisséssou Sagbo, vice-président de la communauté béninoise résidant en Guinée équatoriale, qui a adressé un appel aux autorités béninoises pour venir en aide à ces compatriotes. Ces migrants étaient initialement en route pour le Gabon à bord d’un bateau, mais une panne de carburant les a laissés à la dérive au large des côtes guinéennes. Après avoir dérivé pendant près de 20 jours sans nourriture ni eau potable, ils ont été secourus par la gendarmerie nationale de Bata.
Selon les témoignages recueillis, le conducteur de l’embarcation les a abandonnés sous prétexte d’aller chercher du carburant, mais il n’est jamais revenu. Livrés à eux-mêmes, ces 86 migrants ont dérivé au gré des vagues jusqu’à leur sauvetage. Parmi eux, 54 béninois dont 25 hommes et 29 femmes font désormais partie des survivants bloqués à Bata, sans ressources, après avoir vécu l’enfer de la mer.
Deux mois après leur sauvetage, ces migrants expriment leur détresse et leur volonté de rentrer au Bénin. « Nous demandons à nos autorités, et particulièrement à notre président Patrice Talon, d’intervenir pour permettre à ces ressortissants béninois de retrouver leur terre natale », a plaidé Gilbert Yisséssou Sagbo lors d’une déclaration à nos confrères de Libre Express.
Pour l’heure, aucune réaction officielle des autorités béninoises n’a encore été enregistrée à propos de ce cri de détresse. Mais au-delà d’une réponse ponctuelle, il est crucial que les autorités prennent la mesure de cette crise migratoire croissante et mettent en place des solutions durables pour endiguer ce fléau. cette situation met en lumière le désespoir d’une jeunesse en quête de meilleures perspectives. Le phénomène de migration clandestine, souvent dicté par la pauvreté, le chômage et l’absence de perspectives économiques, soulève une problématique urgente : celle de la nécessité de renforcer les politiques sociales et économiques pour offrir aux jeunes béninois des opportunités viables dans leur propre pays.
En attendant la réaction officielle des autorités béninoises, il est essentiel de souligner que cette situation révèle une problématique bien plus profonde : le désespoir d’une jeunesse en quête d’un avenir meilleur. L’émigration clandestine, souvent exacerbée par la pauvreté, le chômage et l’absence de perspectives économiques, témoigne l’urgence pour le Bénin de repenser et de renforcer ses politiques sociales et économiques. Il est impératif de créer un environnement où les jeunes puissent s’épanouir et bâtir leur avenir sur leur propre sol, afin que l’exil ne soit plus perçu comme la seule issue vers un avenir prometteur.