Le sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle (IA) s’ouvre cette semaine à Paris. Plusieurs projets basés sur l’IA ont été présentés, mais des voix s’élèvent quant à l’utilisation que les autorités en font notamment dans la gestion de l’immigration en Europe.
Les étrangers en Europe, sont les premières victimes de l’intelligence artificielle. Plusieurs systèmes d’intelligence ont été expérimentés par l’Union Européenne pour contrôler les mouvements des étrangers. Comme exemple d’expérimentation, on peut citer: un détecteur d’émotions pour identifier les mensonges dans un récit, un détecteur d’accent pour trouver la provenance des ressortissants étrangers, une analyse des messages, des photos, des géolocalisations d’un smartphone pour vérifier une identité…«Ici, les migrations sont un laboratoire humain d’expérimentation technologique grandeur nature», affirme Chloé Berthélémy,conseillère politique à European Digital Rights (EDRi). La conseillère politique de la cinquantaine d’ONG et d’experts sur les droits et libertés numériques ajoute que « les gouvernements et les entreprises utilisent les environnements migratoires comme une phase de test pour leurs produits, pour leurs nouveaux systèmes de contrôle».
Des systèmes intelligents à la frontière
iBorderCtrl est un projet financé en partie par des fonds de l’UE. Ce projet avait pour ambition de détecter les mensonges en se basant sur l’analyse des émotions de toute personne qui mettrait pied sur le sol européen. Chloé Berthélémy explique que «les visages des personnes, en particulier des demandeurs d’asile, étaient analysés pour détecter si oui ou non, ils mentaient. Si le système considérait que la personne était un peu suspecte, les questions devenaient de plus en plus compliquées. Puis, éventuellement, on arrivait à un contrôle plus approfondi par un agent humain». Le dispositif à été expérimenté dans les aéroports de Grèce, de Hongrie et de Lettonie. Selon les informations, il ne serait officiellement plus utilisé. Mais la conseillère politique de l’EDRi pense que «dans ce milieu-là, on est souvent face à une opacité complète et il est très dur d’obtenir des informations. Difficile de dire à l’heure actuelle si cette technologie est encore utilisée, mais dans tous les cas, c’est une volonté européene que d’avoir ce genre de systèmes aux frontières».
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