C’est un sceptre traditionnel en bois qui appartenait au roi Béhanzin. Ce vendredi 20 décembre, la récade figurait dans le catalogue du cabinet Millon qui organisait une vente aux enchères. Mais l’objet a été retiré à la dernière minute, suite à un jeu de diplomatie de la présidence béninoise.
La récade en question est le fruit d’un pillage du palais royal d’Abomey par les colons français, selon Marie-Cécile Zinsou, promotrice culturelle et fondatrice d’un musée d’art au Bénin. Elle serait plutôt “offerte” aux troupes françaises, défendent d’autres sources. De toute façon, l’objet était destiné à être vendu aux enchères vendredi dernier puisqu’il appartiendrait toujours à un particulier dont le nom est tenu secret. Il a fallu donc un réveil habile des autorités béninoises pour que le sceptre en bois du roi Béhanzin soit suspendu de la vente aux enchères.
D’après des informations recueillies de source médiatique, la Marina a saisi en urgence le Service des musées de France peu avant la vente pour empêcher l’opération de se conclure. « Dans la foulée, la maison de vente Millon reçoit un appel du ministère français de la Culture, lui demandant de retirer la récade de la vente », rapporte le média français RFI. Le cabinet Millon ne s’est pas opposé à la demande des autorités françaises. « C’est la dernière vente de l’année et nous n’avons pas voulu aller au bras de fer », a expliqué une source proche de la maison de vente avant d’ajouter que rien n’est encore gagné pour le Bénin. La récade de Béhanzin « est toujours à vendre », a-t-elle ajouté.
Pour l’heure, aucune information officielle n’est communiquée sur cette affaire par les autorités béninoises. Mais le Bénin a encore un peu de temps pour poursuivre les négociations avec la France en vue d’une restitution de l’objet culturel. Dans le cas contraire, le pays pourrait aussi décider d’acheter le spectre en bois, identifié comme une récade de Béhanzin, ancien roi d’Abomey et célèbre résistant à l’impérialisme français en Afrique.
