Burkina Faso: des jours durs pour l’ancien président Paul-Henri Damiba dans un futur proche ?

Le Burkina Faso continue de faire face à des bouleversements politiques, et l’un des acteurs principaux de cette saga serait l’ancien chef de la junte, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. Celui qui avait accédé au pouvoir en janvier 2022 à la suite d’un coup d’État contre Roch Marc Christian Kaboré, est accusé d’être impliqué à un vaste projet de tentative de déstabilisation du gouvernement en place, dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré. Réfugié à Lomé au Togo, Damiba est sous la menace d’une extradition vers Ouagadougou.

Estelle Goundjo 

Il y a une semaine, le gouvernement burkinabè a dévoilé une liste d’anciens hauts responsables du pays, impliqués dans une tentative de déstabilisation. Ce samedi 5 octobre 2024, de passage à la radio nationale RTB, le capitaine Ibrahim Traoré s’est exprimé sur le sujet. Le président a indiqué avoir entamé des discussions avec le Togo pour obtenir l’extradition de Damiba vers Ouagadougou. « Il y a eu depuis un temps donné ses implications avérées dans ces projets de déstabilisation. Mais le dernier projet qui, quand même, était en lien avec des terroristes. Nous avons donc repris les discussions avec les autorités togolaises actuellement. Je pense que, eux aussi, ils doivent être choqués et surpris. Nous nous sommes parlés déjà au téléphone. Nous devons nous voir physiquement pour parler d’un certain nombre de sujets. Une fois qu’on le fera, vous serez situés sur cette question », a-t-il déclaré.

L’une des preuves les plus accablantes pour les autorités burkinabè concerne l’attaque de Barsalogho, survenue le 24 août 2024. Cette attaque, qui a causé la mort de plusieurs personnes, s’inscrit, selon le gouvernement, dans le cadre d’un vaste plan de déstabilisation orchestré par Damiba et ses alliés. Le sort de Paul-Henri Damiba demeure incertain. Si les autorités burkinabè parviennent à obtenir son extradition, il pourrait être jugé pour trahison et complicité avec des groupes armés terroristes.

Le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba ayant pris le pouvoir après le renversement de Roch Marc Christian, en janvier 2022, a été lui-même été renversé par une autre faction de larmée, dirigée par le capitaine Ibrahim Traoré, moins d’un an plus tard, en septembre 2022. Ce dernier l’a accusé d’inefficacité dans la lutte contre le terrorisme et l’éloignement des aspirations du peuple burkinabè. Après sa destitution, Damiba se réfugia au Togo, où il vit depuis lors. Car, « les responsabilités seront situées d’ici quelques jours […] et les sanctions vont tomber », annonce Ibrahim Traoré.

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