Le ministre congolais de la Justice, Constant Mutamba, a ordonné la libération de plusieurs détenus de la prison civile de Makala, en République démocratique du Congo. Une stratégie mise en œuvre pour désengorger les cellules de la prison qui est confrontée à un surpeuplement carcéral. Cette décision a suscité diverses réactions sur les réseaux sociaux.
Brunelle Aza
Ils sont au total 1685 détenus, dont la plupart souffrent de maladies, à quitter la prison centrale de Makala au cœur de Kinshasa, la capitale. Mais sur les réseaux sociaux, certains internautes estiment que le gouvernement congolais devrait prévoir un programme au préalable pour occuper ces détenus libérés afin d’éviter qu’ils ne retombent encore dans le vice. « J’ose espérer que le ministre de la Justice a bien anticipé la situation et mis en place un plan solide pour réinsérer ces prisonniers dans la société », commente Jemima, animatrice de politique et médias sur X.
Elle trouve que ces personnes, sans opportunités d’emploi, pourraient se retrouver dans une situation de précarité, ce qui serait dangereux pour elles et pour le public. « Un plan de réinsertion rapide et bien structuré est impératif pour éviter ce scénario », a-t-elle ajouté.
De son côté, l’activiste Césaire Odimba pense que « la construction d’une nouvelle prison reste la seule alternative à la surpopulation de la prison de Makala ». Ce dernier fait aussi savoir que depuis l’annonce de la libération de ces détenus, les plaintes d’attaques à la machette ont connu une hausse. Une nouvelle qui ne garantit pas la sécurité de la population.
Dans une interview accordée à TV5Monde, le président national de l’Association africaine de défenses des droits de l’homme l’ASADHO, Jean-Claude Katende, affirme que « ces personnes devraient être libérées depuis bien longtemps si les autorités politiques s’étaient intéressé par la situation de la prison de Makala qui est presque un territoire de non-droit abandonné ».
Cependant, le ministère de la Justice a engagé certaines mesures d’assainissement dans les maisons d’arrêt. Il s’agit entre autres de la prise en charge médicale des prisonniers. Parmi ceux qui ont été libérés, certains sont conduits à l’hôpital pour des soins. De même, un moyen de transport a été mis à profit pour acheminer les autres à leurs domiciles.