Le Burkina Faso continue de faire face à de multiples attaques terroristes. Dans une déclaration télévisée, dans la soirée du lundi 23 septembre 2024, le ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana a révélé des informations sur des tentatives de déstabilisation en cours contre le pays. Plusieurs personnalités sont citées.
Estelle Goundjo
Des attaques planifiées depuis l’étranger
Selon le ministre Mahamadou Sana, les individus responsables de ces tentatives de déstabilisation sont des militaires et d’anciens soldats burkinabè, établis principalement en Côte d’Ivoire et au Ghana. Ils seraient appuyés par des services occidentaux pour organiser des actions violentes contre des civils et des institutions du Burkina Faso. Le suivi permanent de leurs activités a permis de contrer leurs plans à plusieurs reprises, a-t-il affirmé. Ces individus, face à l’échec de leurs tentatives précédentes, auraient décidé de s’allier à des groupes terroristes. Ces derniers auraient reçu une formation spécifique pour mener des attaques coordonnées contre la population et des infrastructures stratégiques du pays.
Le ministre de la Sécurité a détaillé le déroulement des événements. Il a mentionné une première attaque précurseur qui a eu lieu à Barsalogho, le 24 août 2024, où les terroristes avaient pour objectif de massacrer un grand nombre de civils afin de semer la peur au sein de la population. D’autres groupes terroristes, composés de « 150 membres », étaient censés attaquer Ouagadougou à partir du 29 août. Ce groupe principal devait s’attaquer à des cibles stratégiques telles que des institutions républicaines et des points sensibles. Un autre, infiltré depuis la Côte d’Ivoire, avait pour mission de mener des attaques coordonnées afin de disperser les forces de défense burkinabè. Ce groupe devait notamment attaquer une base de drones militaires pour neutraliser toute capacité de riposte aérienne. Enfin, un troisième groupe devait bloquer l’aéroport de Ouagadougou pour empêcher tout renfort extérieur.
Grâce aux efforts conjoints des services de renseignement, indique Mahamadou Sana, plusieurs suspects ont déjà été interpellés. Le 29 août 2024, deux individus suspects ont été arrêtés à un poste de contrôle à Niamey, la capitale du Niger. Ils ont révélé, après des auditions, être en compagnie d’un troisième individu qui a réussi à franchir le poste de contrôle. Ce dernier, un ancien chef de corps des forces spéciales, a été arrêté le lendemain, selon le ministre burkinabè de la sécurité. Les trois hommes ont été transférés au Burkina Faso pour la suite de la procédure d’enquête. Notons que le nom du prédécesseur d’Ibrahim Traoré, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, est également cité.