Les discours incendiaires continuent de se multiplier au sein de l’Alliance des États Sahéliens (AES). Après les récentes accusations formulées par certains dirigeants des pays du Sahel, c’est au tour du général malien à la retraite, Minkoro Kané, allié de la junte au pouvoir au Mali, de lancer des menaces ouvertes contre les présidents Alassane Ouattara et Patrice Talon.
Dans une interview diffusée mercredi sur les réseaux sociaux, le général Kané, ancien gouverneur de Kayes sous le président Amadou Toumani Touré, a averti que des mesures drastiques seront prises contre les présidents ivoirien Alassane Ouattara et béninois Patrice Talon s’ils ne changeaient pas leur politique internationale. Il a accusé ces derniers de se plier aux intérêts français et de conspirer contre ceux du Mali et de la région sahélienne.
« Tous les djihadistes présents dans la bande sahélo-saharienne ont été envoyés soit par la France elle-même, soit par ses alliés. Je fais référence à Alassane Ouattara, qui héberge des bases militaires sur son sol et ne peut plus reculer. Patrice Talon suit la même logique », a déclaré Minkoro Kané.
La vidéo de ces déclarations, rapidement devenue virale, a provoqué une avalanche de réactions. La Coalition Nationale pour le Sursaut (CONASU) a vivement condamnée ces propositions dans un communiqué daté du jeudi 15 août 2024, qualifiant ces paroles d’« extrêmement graves » et susceptibles de mettre en péril la stabilité régionale. Le mouvement dirigé par Coulibaly Zanga a souligné que « cette vidéo a semé la psychose entre les peuples frères du Mali et de la Côte d’Ivoire ».
Pour l’heure, aucune réaction officielle des autorités maliennes n’a été enregistrée face à ce discours incendiaire.