Niger: l’ancien président Mahamadou Issoufou révèle les raisons de l’échec de sa médiation après le coup d’État.

L’ancien président du Niger, Mahamadou Issoufou a été longtemps accusé notamment par les proches de Mohamed Bazoum pour n’avoir pas milité pour rétablir ce dernier dans ses fonctions. Récemment, c’est la Fondation Mo Ibrahim qui a demandé à l’ancien président du Niger de clarifier sa position alors que des rumeurs circulent sur une complicité entre lui et la junte militaire. Dans une lettre adressée à l’institution, Mahamadou Issoufou condamne clairement le putsch de juillet 2023.

Roseline Goundjo

Mahamadou Issoufou, a rappelé avoir condamné à travers un tweet le 30 juillet 2023, « dans les termes appropriés et adaptés à la situation, les événements du 26 juillet ». Dans sa lettre adressée à la Fondation Mo Ibrahim qui lui avait décerné le prix 2020 de la gouvernance, l’ancien président nigérien a révélé avoir entamé au lendemain du putsch une médiation pour la libération de Mohamed Bazoum et sa restauration dans ses fonctions. Mais cette démarche « a été malheureusement compromise du fait de la CEDEAO d’intervenir militairement au Niger », a-t-il regretté. Mahamadou Issoufou rappelle s’être fermement opposé à cette option, qu’il juge dangereuse pour la stabilité de la région.

Rappelons que dans son interview accordée à RFI, le 7 mai 2024, Hinda, la fille de Mohamed Bazoum a déclaré que Mahamadou Issoufou avait trahi tout un peuple en orchestrant le coup d’État contre son père et en soutenant ouvertement les putschistes. Elle affirme que l’ancien président n’a jamais condamné le putsch et qu’il a même cherché à revenir au pouvoir en soutenant une transition rapide et l’organisation de nouvelles élections.

« Il n’a jamais condamné le putsch. Pire, quand même, il s’affiche aux côtés des putschistes. Il est allé présenter pour ses vœux pour l’Aid et saluer Tiani au palais présidentiel. Quel démocrate fait ça ? Il était l’ami de notre père, mais il n’a fourni aucun effort pour lui. Il n’a jamais cherché à le rencontrer, ni à exiger sa libération. Il n’a jamais cherché à rentrer en contact avec nous, les enfants. Chose plus curieuse encore, lorsque la communauté internationale exigeait le retour à l’ordre constitutionnel, au lieu d’abonder dans leur sens, il a plutôt préféré une courte transition, nouvelle constitution, nouvelles élections… Sûrement pour pouvoir revenir au pouvoir… Quelqu’un qui a toujours condamné les putschs, dans tous les pays du monde, même les pays les plus lointains, il n’a jamais condamné un coup d’État contre son ami, un coup d’État contre la démocratie. » , a déclaré Hinda pour justifier ses accusations.

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