Nigeria: la contestation sociale en trêve jusqu’en octobre !

Les manifestations contre la cherté de la vie connaissent une pause. Après dix jours de protestation et d’affrontements avec les forces de l’ordre, les protestataires ont décidé de relâcher la pression pendant quelques semaines. La contestation portée par le mouvement « End Bad Governance » (Fin de la mal gouvernance, NDLR) est en pause depuis le samedi 10 août 2024.

Keneth EGANHOUI 

La contestation a monté d’un cran le jeudi 1er août 2024. Des manifestants avaient pris d’assaut les rues dans plusieurs localités du pays pour dire leur mécontentement face à la cherté de la vie. Elles font suite à la grève des syndicats qui réclament l’augmentation du Smig à 250 000 nairas. « End Bad Governance » avait donc appelé à une mobilisation générale de dix jours contre ce qu’il qualifie de mauvaise gouvernance du président Bola Tinubu. Cet appel a été suivi par la jeunesse, mais s’est également soldé par plusieurs morts et des centaines d’arrestations. De son côté, le gouvernement a répondu par des méthodes fortes. Gaz lacrymogène, forts déploiements de militaires et de policiers ainsi que des tirs à balles réelles ont été mis à profit pour contenir les ardeurs des manifestants.

Finalement, les leaders de la contestation ont demandé aux manifestants d’observer une pause. Le mouvement « End Bad Governance » qui n’a pas réussi à obtenir gain de cause, se réjouit néanmoins d’avoir fait fléchir le président Bola Tinubu qui a finalement proposé un dialogue social. Mais en attendant la tenue de ces assises, les manifestants préviennent que la contestation n’est pas encore terminée. Elles reprendront dès le 1er octobre 2024 si la situation ne change pas, a annoncé « End Bad Governance » avant d’appeler les manifestants à quitter la rue.

Au Nigeria, la vie est très dure et la misère sévit dans plusieurs États du pays. Une bonne partie de la population continue de vivre en dessous du seuil de la pauvreté. C’est le cas par exemple à Sokoto, le plus pauvre État du pays, où le taux de pauvreté est estimé à plus de 90 %. Et la situation ne cesse de se dégrader davantage en raison de la corruption des élites politiques qui ne favorise pas vraiment le développement de ces localités.

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