Au lendemain de sa démission du perchoir, la présidente du parlement sud-africain a été arrêtée, ce jeudi 04 avril, à Pretoria. Sur Nosiviwe Mapisa-Nqakula pèsent des accusations de corruption.
Gineste TOSSOU DEGBE
Du perchoir, elle est passée sur le banc des accusés. Ce jeudi matin, la présidente du parlement sud-africain est tombée aux mains de la police. Cette mise aux arrêts est survenue après que Nosiviwe Mapisa-Nqakula, se soit délibérément rendue dans un commissariat au Sud de Pretoria, la capitale de l’Afrique du Sud, dans le cadre d’une enquête portant sur des faits de corruption remontant à la période au cours de laquelle elle occupait le poste de ministre de la Défense (2012 – 2021) dans son pays. Son arrestation a été confirmée par le porte-parole du parquet national sud-africain. << Elle doit être présentée devant un tribunal de Pretoria >>, a souligné à l’Agence France-Presse (AFP), Henry Mamothame.
Présidente du parlement sud-africain depuis le 19 août 2021, Nosiviwe Mapisa-Nqakula, 67 ans, a renoncé, ce mercredi, au perchoir, afin de ne pas saper l’image de l’Assemblée nationale et porter préjudice à l’intégrité de l’institution. Aussi a-t-elle préféré jeter l’éponge pour mieux se focaliser sur l’enquête ouverte contre elle, d’après ses dires. << Compte tenu de la gravité des accusations très médiatisées dont je fais l’objet, je ne peux pas continuer à ce poste au parlement >>, a mentionné la cheffe des parlementaires sud-africains dans sa lettre de démission.
A Nosiviwe Mapisa-Nqakula, il est reproché d’avoir reçu d’importantes sommes d’argent d’un contractant militaire alors qu’elle était à la tête du ministère de la Défense et des vétérans.
La requérante doit répondre de douze chefs d’accusation de corruption et d’un chef de blanchiment d’argent.
D’après des informations fournies par des médias locaux, elle est accusée d’avoir empoché 2,3 milliards de rand, la monnaie locale, soit 114 000 euros en pots-de-vin.
Membre du Comité exécutif national du Congrès National Africain (ANC, en anglais), le parti présidentiel au pouvoir depuis les premières élections post-apartheid, en 1994, la sexagénaire a vu sa maison être perquisitionnée le 19 mars dernier.
Dans la foulée, elle s’est mise en << congé spécial >> et a déposé un recours en urgence en vue d’échapper à une éventuelle attestation jugée << illégale >> selon elle en raison des preuves << minces >> exhibées à son encontre. Contrairement à ses ambitions, la justice a rejeté sa demande ce mardi.
Au cours de l’audience de ce jeudi, le tribunal a indiqué qu’il examinerait le dossier le 04 juin prochain.
Sur demande de son avocat, Me Graham Kerr Philipps, le tribunal a accordé une mise en liberté sous caution à l’ex-ministre de la Défense.
L’inculpation de Nosiviwe Mapisa-Nqakula survient à une période cruciale où l’ANC a besoin de tous ses barons pour peaufiner les stratégies sur le terrain en prélude aux législatives du 29 mai 2024. Scrutin à l’issue duquel sera désigné le prochain président de la Nation arc-en-ciel.