Visite des Démocrates à Joël Aïvo: le régisseur de la prison civile de Cotonou éjecté de son siège.

Suite à sa maladresse administrative, le régisseur de la maison d’arrêt de Cotonou a été relevé de ses fonctions ce vendredi. Conséquence du non-respect des mesures liées à la visite des détenus.

Gineste TOSSOU DEGBE

Une visite collective accordée. Et, le voilà déboulonné. Pour avoir permis à certains parlementaires du parti Les Démocrates de rendre visite à Joël Aïvo, le régisseur de la prison civile de Cotonou a été relevé de ses fonctions.

Pour mémoire, ce mercredi matin, une délégation de parlementaires du principal parti d’opposition de la classe politique béninoise s’est rendue à la prison civile de Cotonou. Et, comme ils l’ont souhaité, les députés LD sont parvenus à rendre visite à leur camarade de lutte incarcéré Joël Aïvo. Seulement, ce quitus accordé par le régisseur de l’établissement pénitentiaire n’est pas conforme à la réglementation encadrant les visites dans les prisons au Bénin.

A ce sujet, le procureur spécial près la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme a donné son avis en fondant son argumentaire sur les restrictions d’ordre sanitaire liées au Coronavirus et dont l’application est encore en vigueur dans les maisons d’arrêt béninoises. << Si les députés allaient un à un lui rendre visite, il n’y a aucun problème, mais qu’ils y vont en groupe, ils ne peuvent pas être autorisés >>, a expliqué l’ancien procureur de la République près le tribunal de première instance de première classe de Cotonou.

Selon les éclaircissements donnés par le procureur spécial près la Criet, le régisseur de la prison civile de Cotonou avait la latitude de se référer, soit à lui, soit au directeur général de l’Agence pénitentiaire du Bénin. Une omission de grande ampleur comme on peut l’imaginer : << Il devait se référer à moi ou au directeur de l’Agence pénitentiaire du Bénin >>.

Cette intervention du procureur Mario Mètonou pourrait atténuer la polémique née sur la toile après que les mêmes députés ont été interdits de rendre visite à l’ancienne ministre de la Justice, Reckya Madougou, détenue à la maison d’arrêt d’Akpro-Missérété.