Un grave incident a fait tourner au vinaigre la rencontre de Régionale 2 opposant, dimanche dernier, le Racing club du Las au Rugby club du Beausset . Fait ahurissant, un joueur du club local a exhibé ses muscles de pugiliste au détriment de l’arbitre de la partie.
Gineste TOSSOU DEGBE
Du rugby à la boxe, il n’y a qu’un pas. Et, justement, les spectateurs du match ayant opposé le Racing Club du Las au Rugby club du Beausset en ont eu la preuve lors de ce face-à-face vécu, à Toulon, dans le département du Var. Un duel ayant mis aux prises deux clubs amateurs du championnat français de Régionale 2 de rugby à XV (9e division) en fin de semaine écoulée dans le Sud-ouest de la France.
Malheureusement, la victime n’était rien d’autre que le jeune arbitre de la partie.
Alors que le match allait à son terme, Simon Lloret, 19 ans , a accordé une pénalité à l’équipe de Rugby club du Beausset qui était en déplacement.
Pendant que le jeune sifflet de la balle ovale a pénalisé le Racing Club du Las, le pilier du RCL nommé Anthony râle et perd dix mètres. L’équipe adverse transforme la pénalité et engrange trois points supplémentaires. Après que le score est passé à 17-10, le même rugbyman se met de nouveau en boule en tenant, à l’égard de l’arbitre, des propos désobligeants au moment de se replacer sur l’aire de jeu. << T’inquiète pas ! Je vais te ramener à ta voiture >>, a confié Simon Lloret. La réaction de l’arbitre ne s’est pas faite attendre : << Je lui donne un carton rouge sans aucune hésitation >>.
Dans la foulée, son vis-à-vis franchit la ligne rouge en lui assenant un coup de poing à la mâchoire par-derrière. << Alors qu’il se dirigeait vers la sortie, je me retourne. Je n’ai pas eu le temps de siffler une pénalité pour le Beausset que je me suis retrouvé par terre K-O >>. Telles ont été les circonstances de l’agression physique subies par l’arbitre français et rapportées à nos confrères de Var Matin, un quotidien français régional basé à Toulon.
Dans un tohu-bohu général, la rencontre n’a pu effectivement aller à son terme. Le terrain ayant été envahi par les spectateurs.
Une passion mise à rude épreuve
L’agression physique dont il a fait l’objet a été accompagnée de vives douleurs corporelles. << J’ai mal partout. J’ai encore des vomissements, des maux de tête. C’est compliqué de manger >>, a précisé la victime au micro de la chaîne de radio France Bleu Provence.
Au-delà des troubles physiques, Simon Lloret est sujet à un abattement moral. << Je vais voir un psychologue pour me remettre en place. Je suis traumatisé. Je ne peux pas aller sur un match, faire ma passion, et me faire frapper. Je ne me sens pas bien >>.
Ayant appris la nouvelle, la Ligue Sud de rugby, dans sa réaction, a exprimé un soutien indéfectible au jeune arbitre.
Déterminé malgré tout
Certes sa mésaventure l’a affecté, mais Simon Lloret espère poursuivre sa carrière. << Je vais avoir du mal à reprendre. Mais, je n’ai pas envie d’arrêter. Je compte bien continuer à arbitrer, car je souhaite aller le plus loin possible. Et, je ne vais pas m’arrêter pour quelqu’un comme lui qui ne pense pas aux autres >>.
L’arbitre, en arrêt de travail, a porté plainte, à Nice, pour « coups et blessures contre un officiel de match ».
Quant à son agresseur, il est suspendu de tout terrain en attendant la décision de la commission de discipline de la Ligue Sud de rugby.
Un coup d’œil dans le rétroviseur. Et, on se souvient de la suspension de plus de 300 semaines (près de six ans) qui lui a été infligée au cours de la saison 2011-2012 pour les mêmes faits.