Quelques jours après sa rencontre avec le président Patrice Talon, Boni Yayi est enfin sorti de son silence. Dans une vidéo publiée sur les canaux digitaux du parti Les Démocrates, l’ancien chef d’État a dénoncé ce qu’il qualifie de « politique d’exclusion » et accusé le pouvoir en place de vouloir détruire la démocratie béninoise.
On en sait désormais un peu plus sur les sujets abordés lors de la rencontre entre l’ex-président et l’actuel locataire de la Marina. Dans une sortie officielle ce mercredi 29 octobre, Boni Yayi est revenu sur les échanges qu’il a eus avec Patrice Talon le 24 octobre dernier, avant d’adresser un message au peuple béninois.
« De mon entretien avec Talon, je retiens que celui-ci renonce progressivement à faire du Bénin un État de droit et de démocratie soucieux du respect des droits fondamentaux, des libertés publiques et de la dignité de la personne humaine », a déclaré l’ancien président, visiblement préoccupé par la tournure des récents événements politiques.
Dans un discours sans détour, Boni Yayi accuse le régime actuel d’avoir instauré, depuis 2016, une stratégie d’exclusion systématique de l’opposition, contraire selon lui aux lois de la République. « Depuis 2016, le régime du parti au pouvoir a mis en œuvre une politique d’exclusion contraire aux lois qu’il a lui-même votées et promulguées », a-t-il martelé.
Évoquant la disqualification du duo Renaud Agbodjo – Jude Lodjou, qui devait représenter Les Démocrates à la présidentielle de 2026, l’ancien chef d’État estime que cette décision va « à contre-courant de l’édifice démocratique issu de la Conférence nationale ».
Yayi dénonce un plan de déstabilisation du parti Les Démocrates
Par ailleurs, le leader du principal parti d’opposition affirme qu’un « vaste plan de déstabilisation » serait en cours pour affaiblir son parti, évoquant des pressions exercées sur certains députés et des propositions financières destinées à fragiliser le principal parti d’opposition. « Ce plan vise la disparition du parti Les Démocrates et la destruction de notre édifice démocratique », a-t-il averti, appelant à privilégier « le dialogue politique dans la résolution de cette crise politique, démocratique et électorale ».

