Depuis des lustres, le rejet des pièces et billets émis par la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pour toute sorte de défauts dûs le plus souvent au temps fait partie des habitudes des béninois. En dépit des mesures drastiques prises par le ministère de l’Economie et des Finances pour éradiquer le phénomène, il perdure dans le rang des citoyens. Nombreux sont les victimes au quotidien qui en appellent au secour des autorités compétentes.
Roland Achille DIDE & Jonatan MAHINOU.
»La pièce n’est pas bonne »!, « Changez moi ce billet, c’est froissé et déchiré »! « Je ne peux pas prendre cette pièce car, c’est trop lisse et je ne pourrai pas la bouffer au marché »!…, tels sont entre autres les propos tenus par les commerçants et marchands béninois quand on leur remet un billet froissé ou légèrement déchiré ou une pièce usée après un achat. Dans un Etat où le taux de pauvreté avoisinait presque 40% en 2020, le refus des pièces et billets usés constitue un obstacle à la bonne circulation de l’argent.
Parfois, ce sont des injures qui pleuvent sur les clients lorsqu’ils insistent ou tentent d’expliquer qu’il n’y pas de risque à accepter les billets et les pièces de monnaie mis en cause. Cependant, les autorités compétentes ne baissent pas la garde en ce qui concerne la lutte contre ce phénomène qui peine à disparaître de la société.
Ainsi, dans un communiqué récent, le Ministre d’Etat en charge de l’Economie et des Finances, Romuald WADAGNI a rassuré les populations sur les possibilités d’échanges de ces billets froissés ou pièces usées. « Je tiens à rassurer les populations que les pièces de monnaie lisses, ayant perdu leur éclat ou mutilées et les billets de banque froissés émis par la BCEAO ont toujours cours légal et pouvoir libératoire sur toute l’étendue du territoire national et dans tous les pays de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA). Ils ne peuvent donc pas être refusés dans le cadre des transactions économiques. Le refus de recevoir la monnaie ayant cours légal dans un Etat membre de l’UMOA est puni par les textes en vigueur« , a martelé le ministre.
Ce faisant, Romuald WADAGNI rappelle aux populations détenant des pièces de monnaie mutilées ou devenues lisses ainsi que les billets de banque froissés par l’usage, « qu’ils peuvent procéder à leur échange gratuitement aux guichets de la BCEAO ».
Pour une population dont le taux d’analphabétisme fait 41,7 %, il revient à toutes les composantes de la société civile (ONG, Syndicats, structures faîtières des associations des commerçants et marchands, des transporteurs…) d’emboîter le pas au gouvernement pour une sensibilisation en profondeur des populations. Comme l’a dit l’autre, « Nul n’est censé ignorer la loi ».