Affaire Hugues Comlan Sossoukpè : le gouvernement béninois brise enfin le silence

Hugues Comlan Sossoukpe

Alors que le flou persiste toujours autour des circonstances de l’arrestation du journaliste et web-activiste Hugues Comlan Sossoukpè à Abidjan, le gouvernement béninois a rompu le silence. Dans un entretien accordé à Canal 3 Bénin ce dimanche 20 juillet 2025, Wilfried Léandre Houngbédji, porte-parole du gouvernement et Secrétaire général adjoint, s’est exprimé sur le sujet.

C’est la première réaction officielle du gouvernement sur l’affaire Hugues Comlan Sossoukpè, qui défraie la chronique depuis quelques jours. Arrêté en Côte d’Ivoire le 10 juillet 2025, puis extradé au Bénin, le journaliste et lanceur d’alerte a été placé en détention. Une arrestation qui suscite des réactions partagées au sein de l’opinion nationale et internationale. Interrogé sur le plateau de Zone Franche, l’émission politique de Canal 3 Bénin, le porte-parole du gouvernement n’a pas mâché ses mots. Il a désavoué Hugues Sossoukpè, le qualifiant d’«activiste politique» et non journaliste.

A en croire le proche collaborateur de Patrice Talon, Hugues Comlan Sossoukpè n’est pas journaliste au sens professionnel du terme, car il ne détient pas de carte de presse. « Je suis d’abord surpris que vous évoquiez l’intéressé en termes de collègue », a-t-il lancé, précisant que ses écrits, souvent virulents, n’épargnaient ni les autorités ni les particuliers. « Il y a tellement de choses à reprocher à notre compatriote et à ce titre on lui doit le respect et la protection de ses droits mais aussi l’amener à justifier ses écrits », a déclaré le porte-parole.

Interrogé sur les accusations d’atteinte à la liberté d’expression, le porte-parole du gouvernement a rejeté toute dérive. « Le Bénin reste attaché à la liberté d’expression, mais celle-ci doit s’exercer dans les limites de la responsabilité et de la légalité », a-t-il affirmé. Pour lui, La liberté de la presse ne peut être confondue avec l’impunité. « C’est le droit de dire ce que l’on pense, mais avec le devoir d’assumer ses propos, ou à défaut, de les prouver ». a-t-il ajouté tout en reprochant à Sossoukpè des publications jugées diffamatoires, voire provocatrices, parfois démenties.

Arrestation ou enlèvement ?

Sur la question sensible de l’interpellation en Côte d’Ivoire, Wilfried Léandre Houngbédji apporte des clarifications. Contrairement aux informations circulant sur les réseaux sociaux, l’arrestation aurait été menée dans un cadre légal, en collaboration avec les autorités ivoiriennes. « Ce sont des agents de police qui sont allés le chercher dans le pays où il résidait. Il y a eu coopération entre les deux États, dans les règles de l’art », a-t-il précisé.

Pour rappel, Hugues Comlan Sossoukpè est actuellement détenu à la prison civile de Ouidah, en attendant son procès. Selon son avocat, Me Aboubacar Baparapé, il est poursuivi pour incitation à la haine et à la violence, harcèlement par voie électronique, incitation à la rébellion et apologie du terrorisme.

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