Ce lundi 20 mai 2025, la Cour internationale de justice (CIJ) a mis un terme à de longues années de différend territorial entre le Gabon et la Guinée équatoriale. En jeu : trois îlots stratégiques situés dans une zone maritime potentiellement riche en pétrole. La plus haute juridiction des Nations unies a estimé que la souveraineté sur Mbanié, Cocotiers et Conga revient à la Guinée équatoriale.
Un litige ancré dans l’histoire coloniale
Le différend entre les deux pays remonte à l’époque coloniale. En 1900, la France et l’Espagne, alors puissances administratives respectives du Gabon et de la Guinée équatoriale, avaient signé un traité à Paris fixant les frontières entre leurs territoires. Ce traité accordait la souveraineté des îlots à l’Espagne, qui en a ensuite transféré la propriété à la Guinée équatoriale lors de son indépendance en 1968.
Le Gabon, de son côté, s’appuyait sur un accord bilatéral signé à Bata en 1974, qu’il considérait comme une reconnaissance implicite de sa souveraineté sur les îles concernées. Seulement que la CIJ a jugé que cette convention n’avait pas de valeur juridique contraignante et ne pouvait être considérée comme un « titre juridique ». Les juges ont donc conclu que la Guinée équatoriale détient le droit légal sur les trois îlots.
Suite à l’énoncé de la décision, le représentant gabonais Rossatanga-Rignault a appelé à la poursuite du dialogue : « Le Gabon et la Guinée équatoriale sont condamnés à vivre ensemble ». Pour lui, il s’agit désormais d’entamer des négociations pour résoudre durablement les implications pratiques de cette décision. La partie équato-guinéenne, quant à elle, ne s’est pas prononcée après la lecture du verdict.
