José « Pepe » Mujica, figure iconique de la gauche latino-américaine et ancien président de l’Uruguay de 2010 à 2015, est décédé mardi à l’âge de 89 ans. Connu pour son anticonsumérisme assumé et son mode de vie austère, celui que l’on surnommait « le président le plus pauvre du monde » souffrait d’un cancer de l’œsophage.
« C’est avec une profonde douleur que nous annonçons que notre camarade Pepe Mujica est décédé. Président, militant, référent et guide. Tu vas beaucoup nous manquer, cher vieux », a écrit le président Orsi sur le réseau social X hier mardi 13 mai 2025..
En janvier dernier, Mujica avait révélé que son cancer de l’œsophage, diagnostiqué en mai 2024, s’était propagé. Il avait alors annoncé l’arrêt de son traitement, parce que son corps ne supportait plus les effets secondaires.
« Le président le plus pauvre du monde… »
Mujica, souvent vêtu d’un simple cardigan, a été surnommé le « président le plus pauvre du monde » pour avoir reversé la quasi-totalité de ses revenus de dirigeant à un programme de logement social durant son mandat. Il vivait dans une ferme en périphérie de Montevideo, avec sa femme, l’ex-sénatrice Lucía Topolansky, et leur chienne à trois pattes, Manuela. Il refusait les privilèges du pouvoir et prônait une vie simple, loin de la consommation à outrance.
Mais ce surnom, Mujica l’a toujours nuancé. « Je ne vis pas dans la pauvreté, je vis dans l’austérité… J’ai besoin de peu pour vivre »,avait-il confié lors d’une interview en 2012.
Sa disparition a suscité une pluie d’hommages, tant en Amérique latine qu’en Europe. La présidente mexicaine Claudia Sheinbaum l’a qualifié d’« exemple pour l’Amérique latine et le monde entier ». En Colombie, Gustavo Petro a salué « un grand révolutionnaire », qui a marqué bien plus que son pays. Le gouvernement brésilien a également réagi à sa disparition en saluant la mémoire de « l’un des humanistes les plus importants du monde ».
