Coupures d’électricité lors de la révision de la Constitution : le président Louis Vlavonou et le DG de la SBEE visés par un recours

Louis Vlavonou

Au Bénin, la polémique autour de la révision de la Constitution continue d’enfler. Quelques jours après son adoption à l’Assemblée nationale dans la nuit du vendredi 14 au samedi 15 novembre 2025, un recours a été introduit devant la Cour constitutionnelle. La démarche émane du juriste Judicaël Glèlè Akpokpo, qui met en cause le président de l’Assemblée nationale, Louis Vlavonou, ainsi que le directeur général de la Société béninoise d’énergie électrique (SBEE), Hyppolite Ebagnitchie.

Lors de la séance plénière du 14 novembre, l’institution parlementaire a été plongée dans l’obscurité à la fin du scrutin, en raison d’une coupure d’électricité. Si le retour du courant est intervenu quelques minutes plus tard, l’incident a créé une vive controverse sur la transparence des opérations, au terme desquelles 90 députés ont voté pour la révision constitutionnelle contre 19. Pour Judicaël Glèlè Akpokpo, cet événement constitue un dysfonctionnement grave survenu à un moment stratégique du processus législatif.

Dans son recours déposé le 19 novembre 2025, le juriste invoque l’article 35 de la Constitution béninoise, qui impose à tout détenteur de fonction publique d’agir « avec conscience, compétence, probité, dévouement et loyauté ». Selon lui, ni le président de l’Assemblée nationale ni le directeur général de la SBEE n’ont pris les dispositions nécessaires pour garantir la continuité des travaux parlementaires. Il reproche notamment à Louis Vlavonou de ne pas avoir activé les dispositifs de secours, notamment le groupe électrogène ;

S’agissant de la SBEE, Judicaël Glèlè Akpokpo estime que l’entreprise a une obligation constitutionnelle et légale de garantir l’approvisionnement électrique, en particulier dans des circonstances institutionnelles sensibles telles qu’un vote sur la Constitution.

Selon lui, une interruption, même brève, est susceptible de compromettre non seulement la régularité du processus, mais aussi la confiance du public dans la transparence des travaux parlementaires.

La Cour appelée à constater des violations

Sur la base des articles 114 et 117 de la Constitution, le requérant demande à la Cour constitutionnelle de constater la violation de l’article 35 par le directeur général de la SBEE ; de faire de même à l’encontre du président de l’Assemblée nationale et d’affirmer que ces manquements présumés ont « compromis le fonctionnement régulier et la sincérité des travaux de l’Assemblée nationale ».

Cette requête intervient dans un contexte politique marqué par l’intensification du débat sur la révision constitutionnelle, un sujet qui divise l’opinion publique. Le recours de Judicaël Glèlè Akpokpo pourrait ainsi constituer un nouveau front juridique dans une controverse déjà bien installée. La Cour constitutionnelle est désormais appelée à se prononcer.

Partager sur

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *