L’ancien président béninois Thomas Boni Yayi s’oppose fermement au projet de révision de la Constitution actuellement en débat à l’Assemblée nationale. Dans une déclaration publiée ce lundi 3 novembre 2025, le leader du parti Les Démocrates estime que la création d’un Sénat au Bénin « n’est ni opportune ni légitime ».
Boni Yayi est farouchement contre le projet de création d’une seconde chambre parlementaire au Bénin. Selon lui, cette initiative « ne va pas dans le sens du renforcement de notre démocratie » et s’inscrit dans un contexte « d’exclusion » qui, dit-il, « fragilise la cohésion sociale et compromet la sérénité du débat républicain ».
Boni Yayi juge que l’institution envisagée est « antidémocratique » et contraire « aux principes fondamentaux de la séparation des pouvoirs ». Il met également en doute la composition et les missions de la future chambre haute, qu’il estime « conçues pour servir un seul homme, au mépris de l’intérêt général ».
« Je ne saurais en aucun cas faire partie de cette institution comme membre de droit ni cautionner un tel projet », a-t-il déclaré, dénonçant une « dérive institutionnelle » qui risquerait, selon lui, de remettre en cause les acquis démocratiques obtenus depuis la Conférence nationale de 1990.
Appelant les 22 députés du parti Les Démocrates à « rejeter cette proposition de révision », l’ancien chef de l’État les exhorte à user de leur minorité de blocage pour « rendre la parole au peuple » à travers un référendum, seule voie légitime, à ses yeux, pour trancher une question d’une telle importance.
« Ensemble, défendons notre République, notre démocratie et notre unité nationale », a conclu Boni Yayi, invitant les Béninois à rester vigilants face à toute tentative d’altération de l’équilibre institutionnel.
Faut-il le rappeler, cette sortie intervient dans un climat politique tendu, marqué par de nombreuses réactions d’acteurs politiques et de la société civile autour de la proposition de loi constitutionnelle introduite par les députés de la majorité présidentielle, visant notamment à créer une seconde chambre parlementaire.

