Le consultant politique Agapit Maforikan s’est exprimé dimanche dernier sur la dualité entre l’université et la vie politique au Bénin. Il pointe du doigt les enseignants universitaires, qu’il accuse d’être trop représentés sur la scène politique.
Invité sur le plateau de l’émission « Le Décryptage » ce 10 août sur E Télé, Agapit Maforikan a abordé plusieurs sujets d’actualités dont la place des universitaires dans l’engrenage politique.
Selon lui, les réalités de la vie politique ne correspondent pas toujours aux prévisions des théories universitaires. Les deux mondes fonctionnent en vase clos. Chacun avance selon ses propres logiques, sans établir de passerelles solides. Parlant de politique, il précise : «il n’y a rien de commun entre la pensée universitaire et la gestion ». Il déplore également un paysage politique où l’on voit souvent des universitaires (Docteurs, Maîtres de Conférences, Professeurs Agrégés) quitter leurs laboratoires pour rejoindre les rangs des politiques. « Ils apportent tellement de politique, de doctrines qui ne servent pas à grand-chose dans la gouvernance », tranche-t-il. Pour lui, la difficulté tient au fait que la conceptualisation universitaire reste théorique, tandis que la gestion politique relève de la pratique. « Conceptualiser, c’est la théorie ; ici, c’est la pratique », argumente-t-il.

Quand la science déserte les laboratoires pour la scène politique
En faisant une comparaison avec l’Europe, Agapit Maforikan souligne un contraste frappant. Là-bas, les scientifiques demeurent dans leurs laboratoires. Seuls quelques-uns, ponctuellement, font incursion dans le champ politique avant de retourner à leurs recherches. Chez nous, beaucoup d’agrégés dès leur irruption dans la vie politique s’y éternisent. «De temps en temps, quelques-uns font des incursions mais ils retournent mais ici non.» «Le recul n’y ai plus», déclare-t-il. Face à cette situation, il estime que « nos universitaires manquent de moyens » et que « leurs travaux ne sont pas pris en compte de manière particulière ». Selon lui, les laboratoires et autres structures de recherche ne sont pas suffisamment valorisés, même si des efforts sont faits.
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