Face à la menace grandissante du terrorisme dans la partie septentrionale du Bénin, le député Abdel Kamal Ouensagari, membre du parti d’opposition Les Démocrates, propose une série de réformes ambitieuses pour redéfinir la politique de sécurité nationale. À travers 12 recommandations, il appelle à une refonte stratégique et institutionnelle du secteur de la défense afin de mieux faire face aux menaces asymétriques qui frappent le pays.
1- Réviser le cadre légal (textes sur les structures, statuts des personnels……) mis en place pour encadrer et réguler le secteur de la défense et le fonctionnement du secteur de la sécurité publique, afin de maintenir la dimension du moral au beau fixe, un renforcement de l’attractivité et la fidélisation au sein des forces de défense et de sécurité
2- Réformer le secteur de la sécurité en privilégiant la règle de territorialité pour déterminer la compétence et la responsabilité décisionnelle :
* Police Nationale : à réarticuler en six (06) Directions Départementales de Police et commissariats de Police dans les communes urbaines.
* Gendarmerie Nationale : à réarticuler en six (06) Groupements de Gendarmerie et compagnies de gendarmerie dans les communes rurales.
3- Conforter les relations de « Bon Voisinage » par des mesures de confiance réciproques, puis renforcer la « coopération militaire » régionale et internationale dynamique et diversifiée s’appuyant sur de multiples programmes de formation et de renforcement de capacités, avec une assistance mutuelle en faveur de la Paix ;
4- Formuler une politique de défense nationale par le biais d’une large consultation, en définissant une « vision nationale » du développement de l’État, de ses intérêts nationaux et des actions requises pour les faire progresser, puis prendre une loi de programmation militaire pluriannuelle par principe de bonne gouvernance ;
5- Définir un nouveau modèle et format d’armée mixte avec des unités de réserve, pour favoriser la cohésion et promouvoir le brassage ethnique, ensuite réorganiser la défense nationale en zones de défense, et enfin réarticuler l’armée de Terre par le renforcement des unités de couverture du territoire et la création d’unité de réaction rapide ;
6- Renforcer la préparation des forces armées à travers des ressources humaines aux compétences maintenues durablement à travers la Gestion Prévisionnelle du Personnel, des Emplois et Compétences (GPPEC) ; et préserver la capacité opérationnelle de leurs matériels au niveau optimal afin de faire face aux engagements actuels et futurs
7- Améliorer la condition militaire à travers des Infrastructures (mess de garnisons, camps et casernes, bases aériennes et navales, centre d’instruction, écoles militaires, champs et stands de tir, terrains d’exercice/manœuvre, etc.) adaptées à la formation, l’entraînement et la préparation opérationnelle ;
8- Moderniser le parc des matériels et équipements majeurs, par l’apport de moyens à l’état neuf voire en bon état de fonctionnement général, mieux adapté aux besoins opérationnels des unités, conformément aux priorités nationales définies et en cohérence avec les menaces majeures portant sur la Nation ;
10- Réorganiser la sécurité de l’espace forestier et des zones frontalières en intégrant le service des eaux et forêts dans le corps militaire ;
11- Restaurer la cohésion sociale et instaurer un environnement de sécurité solide qui sont non seulement bénéfiques pour la stabilité interne du pays, mais également pour l’attraction des investissements étrangers ;
12- Réformer les services de renseignements pour mettre un terme à leur « balkanisation », le manque de coordination inter services et l’absence de collégialité, puis garantir la coordination au sommet de l’État par une structure faîtière collégiale : le Conseil National de Renseignements (CNR).
