Deux semaines après l’arrestation du journaliste béninois Hugues Comlan Sossoukpè à Abidjan et son extradition vers Cotonou, la Côte d’Ivoire sort enfin de son mutisme. Par la voix de son ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, le pays donne sa version des faits.
Le gouvernement ivoirien sort enfin de son silence sur le dossier Hugues Comlan Sossoukpè. Face à la polémique qui enfle depuis plusieurs jours, alimentée par des ONG de défense des droits de l’homme qui parlent de « kidnapping », les autorités ivoiriennes se défendent. « Les autorités ignoraient son statut de réfugié politique », a affirmé Amadou Coulibaly, précisant que la Côte d’Ivoire n’était pas informée du mandat d’arrêt lancé contre le journaliste au moment où il avait été invité, début juillet, par le ministère ivoirien de la Digitalisation.
Le gouvernement ivoirien reconnaît avoir interpellé puis extradé Hugues Sossoukpè, mais rejette toute idée de complot ou de piège tendu à l’activiste. « Aucune action illégale n’a été entreprise. Nous avons simplement exécuté un mandat dans le cadre de la coopération judiciaire avec le Bénin », a insisté le ministre Coulibaly.
Pour rappel, Hugues Comlan Sossoukpè, critique du régime de Patrice Talon et directeur de publication du journal Olofofo, a été arrêté le 10 juillet 2025 à Abidjan et extradé vers Cotonou, où il est désormais détenu à la prison de Ouidah. Il est poursuivi, selon ses avocats, pour harcèlement via un système informatique, rébellion et apologie du terrorisme. Son procès est attendu devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET).
