Le journaliste et web activiste Comlan Hugues Sossoukpè a été présenté ce lundi 14 juillet 2025 au juge des libertés et de la détention de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). À l’issue de son audition, quatre infractions ont été retenues contre lui.
On en sait désormais un peu plus sur les faits reprochés à Hugues Sossoukpè, arrêté le jeudi 10 juillet à Abidjan, puis extradé vers le Bénin. Le journaliste est poursuivi pour incitation à la rébellion, incitation à la haine et à la violence, harcèlement par le biais d’une communication électronique et apologie du terrorisme.
Face au juge, le mis en cause a nié l’ensemble des faits qui lui sont reprochés, selon l’un de ses avocats. Directeur de publication du média Olofofo, Hugues Sossoukpè bénéficie du statut de réfugié au Togo depuis 2019. « Il détient une carte de réfugié et, à ce titre, il est présenté comme un ressortissant togolais », a affirmé Me Baparapé. L’avocat rappelle que son client est placé sous la protection des Nations unies, et estime que la Côte d’Ivoire n’aurait jamais dû le refouler ni l’extrader vers le Bénin, compte tenu de sa situation.
L’affaire retourne désormais en instruction pour poursuivre les investigations. À ce stade, aucune date n’a encore été fixée pour un éventuel procès.
Une liberté provisoire demandée
À l’issue de cette comparution, le collectif d’avocats en charge de la défense du journaliste a plaidé pour une mise en liberté provisoire. Me Barnabé Gbago, membre du collectif, s’est exprimé à la presse : « L’espoir est peut-être permis, mais vous savez, quand on vient à la CRIET pour demander la liberté, les chances sont très minces. Nous avons demandé, à défaut d’une mise en liberté, qu’il soit placé sous contrôle judiciaire, afin de mieux préparer sa défense. Nous attendons. »
L’affaire continue donc de susciter une vive attention, notamment au sein de la presse et des acteurs des droits humains, qui surveillent de près l’évolution du dossier. Pour l’heure, aucune décision publique n’a encore été rendue sur la suite à donner à l’affaire. Mais le dossier est désormais officiellement entre les mains de la CRIET.
