Le procureur spécial près la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) a donné des détails sur l’affaire de corruption présumée dans le processus d’obtention de récépissé du parti « Le Libéral » dirigé par Richard Boni Ouorou. C’était à la faveur d’un point de presse tenu ce vendredi 16 mai 2025 au siège de la juridiction à Cotonou.
Face à la presse, Mario Métonou a confirmé l’ouverture d’une enquête après la saisine de la CRIET le 13 mai dernier. Selon ses explications, plusieurs agents publics sont soupçonnés d’avoir reçu des pots-de-vin en lien avec la délivrance du récépissé de reconnaissance du parti. Parmi les personnes interpellées figurent le Directeur des Partis Politiques et des Affaires Électorales, ainsi qu’un cadre de la Direction des Affaires Intérieures et des Cultes.
Selon les premiers éléments de l’enquête, Richard Boni Ouorou aurait versé au total sept millions de francs CFA, en trois tranches. De son côté, le directeur concerné reconnaît n’avoir perçu que cinq millions, somme retrouvée chez lui lors d’une perquisition.
Le parquet évoque des faits de corruption d’agent public, un crime sévèrement réprimé par le Code pénal béninois. Si les faits sont établis, Richard Boni Ouorou et les agents impliqués risquent entre 5 et 10 ans de réclusion criminelle, assortis d’amendes et de confiscations.
Le procureur rappelle que le fait de céder à une demande d’argent, même sous pression, constitue une infraction au même titre que celui qui reçoit. Les enquêtes se poursuivent pour situer toutes les responsabilités.
Déclaration de presse du Procureur spécial Mario Métonou
