Le président français Emmanuel Macron a déclaré lors d’une conférence de presse après le sommet extraordinaire de Bruxelles, ce jeudi 6 mars, que le président russe Vladimir Poutine est un « impérialiste révisionniste ». Ces propos viennent en réponse à la pique de Poutine, qui l’a indirectement comparé à Napoléon.
Après le sommet exceptionnel des 27 États alliés de l’Ukraine à Bruxelles, Emmanuel Macron a répondu aux propos de Vladimir Poutine en ces termes : « Napoléon menait des conquêtes. La seule puissance impériale que je vois aujourd’hui en Europe s’appelle la Russie (…) [Vladimir Poutine] est un impérialiste révisionniste de l’histoire et de l’identité des peuples. »
Macron estime que Poutine a été « piqué du fait que [l’Europe a] démasqué son jeu ». Pour lui, le but des pourparlers entre la Russie et les États-Unis n’est pas une « paix durable » mais « de mieux reprendre la guerre ».
Une guerre de mots entre Poutine et Macron
Le président français a présenté mercredi un discours solennel à l’endroit du peuple français sur l’Ukraine et la défense européenne. Un discours dans lequel il a plusieurs fois cité le président Poutine et la menace que représente, selon lui, la Russie pour l’Europe.
Le jour suivant, Vladimir Poutine a déclaré regretter qu’il « existe encore des gens qui veulent retourner au temps de Napoléon, en oubliant comment ça s’est terminé », faisant apparemment référence à Emmanuel Macron.
Au Kremlin, l’allocution de Macron a été vue comme une menace. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a clairement mis en comparaison Emmanuel Macron, Napoléon et Hitler. « Contrairement à ses prédécesseurs, qui voulaient eux aussi entrer en guerre avec la Russie – Napoléon, Hitler –, M. Macron n’agit pas avec beaucoup de finesse », a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse. Il poursuit en disant : « Parce qu’eux disaient franchement : nous devons conquérir la Russie, nous devons vaincre la Russie. Et lui, apparemment, veut la même chose (…), mais il dit qu’il est nécessaire d’entrer en guerre avec la Russie [parce qu’elle] crée des menaces pour la France et l’Europe. »
« L’UE positionne la Russie comme ennemi principal »
Ce vendredi, le porte-parole du gouvernement russe s’est exprimé sur le sommet exceptionnel de Bruxelles. Pour lui, il s’agit d’une « rhétorique de confrontation » qui va à l’encontre de « la recherche d’un règlement » de la guerre en Ukraine. « Nous voyons que l’UE discute activement de militarisation, nous suivons ce processus de près, car l’UE positionne la Russie comme ennemi principal », a-t-il déclaré. Il poursuit en disant que « cela peut être potentiellement un sujet de notre profonde préoccupation et cela peut soulever la nécessité de prendre des mesures de représailles appropriées pour assurer notre sécurité ».
