C’est une annonce choc faite par l’ancien dictateur qui a dirigé la Gambie de main de maître pendant 23 ans. En exil depuis 2017 après avoir perdu l’élection présidentielle de 2016, Yahyah Jammeh veut tenter le pari d’un retour au bercail. Depuis la Guinée Équatoriale où il a trouvé exile, il informe ses partisans qu’il rentrera bientôt et défis même la CEDEAO qui s’apprête a constituer un tribunal pour juger les crimes commis sous son régime autoritaire.
Dans un message audio d’une demi-heure à l’endroit de ses militants, l’ancien président gambien explique les raisons de sa décision. Contraint à une retraite politique en raison de son exile, Yahyah Jammeh revient en Gambie pour reprendre le contrôle de son parti politique, l’APRC. « J’ai décidé, aujourd’hui, de reprendre la tête de mon parti et de ne plus la confier à personne », laisse-t-il entendre.
La CEDEAO, organisation sous régionale dont la Gambie est membre travaille depuis peu a mettre sur place un tribunal spécial pour juger les crimes commis sous la dictature de Jammeh. Mais cela semble loin d’effrayer l’ex homme fort de la Gambie. Il n’a plus peur de rien et ne le cache pas : « Le jour de notre rendez-vous approche, et ce sera aussi le jour où il faudra rendre des comptes. Même si vous fuyez, je vous retrouverai. Ne fuyez pas, attendez-moi, arrêtez-moi et mettez-moi en prison si c’est ce que vous voulez », poursuit Yahya Jammeh dans son message. «Vous pensez que j’ai peur de comparaître devant la justice ? Par la grâce d’Allah le tout puissant, je vais revenir, que ça leur plaise ou non ».
Jusqu’à ce jour il n’existe pas d’accord d’extradition entre la Gambie et la Guinée Équatoriale. Ce qui empêche d’extrader l’ancien dictateur vers son pays. Mais en Gambie, les parents des victimes de son régime nourrissent tout de même l’espoir de voir Yahyah Jammeh traduire en justice pour répondre de ses actes.
Mais à quel moment Yahyah Jammeh compte-t-il réellement fouler le sol gambien ? On ne le sait pas encore. C’est un sujet qu’il a éviter dans son adresse audio à ses militants. Il faut aussi ajouter que ce n’est pas la première fois qu’il annonce son retour d’exile. Mais jusque-là, l’ancien président n’a jamais encore joint l’acte à la parole.
lire aussi :
Au Bénin, la police annonce avoir placé une journaliste en garde à vue pour « outrage aux forces de l’ordre »