Dans une déclaration officielle ce dimanche, le ministre de la Communication du Burkina Faso, Gilbert Ouédraogo, a annoncé la mise en alerte maximale des forces de défense et de sécurité des trois États membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) – le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Cette décision survient dans un contexte de tensions croissantes, marqué par des tentatives présumées de déstabilisation attribuées à des puissances étrangères, notamment la France.
Le président malien Assimi Goïta, président en exercice du Collège des Chefs d’État de l’AES, a expliqué cette mesure exceptionnelle en dénonçant les ingérences extérieures. Selon lui, depuis le retrait du Mali, du Niger et du Burkina Faso de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), « la junte française impérialiste, sentant ses intérêts menacés, appuyée par certains chefs d’État de la sous-région, tente désespérément de porter un coup d’arrêt à la dynamique émancipatrice enclenchée par l’AES ». Pour les dirigeants de l’AES, ces manœuvres extérieures constituent une menace directe pour la souveraineté et l’intégrité territoriale des pays membres.
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La France dans le viseur de l’AES
Paris est particulièrement pointé du doigt dans cette montée des tensions. Les dirigeants de l’AES accusent la France de chercher à maintenir son influence dans la région par des méthodes indirectes. Ils remettent notamment en cause l’annonce du retrait des bases militaires françaises dans certains pays africains, qu’ils qualifient de stratégie trompeuse. « Nous observons avec attention les tentatives de réorganisation de la junte française, qui prétend fermer ses bases militaires pour mieux les remplacer par un dispositif moins visible, mais tout aussi néocolonial », précise le communiqué.
Au-delà des accusations politiques, l’AES tire également la sonnette d’alarme sur une intensification des activités terroristes dans des zones sensibles du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest. Selon les dirigeants de l’alliance, des regroupements de groupes armés ont été observés dans des zones stratégiques comme le bassin du Lac Tchad, le Sahel et les frontières communes aux trois pays membres : Burkina Faso, Niger et Bénin. Ces groupes, selon l’AES, bénéficieraient d’un soutien financier et logistique de certains États étrangers dans le but de déstabiliser la Confédération. Face à ces menaces, les trois États membres affirment leur détermination à défendre leur souveraineté et leur intégrité territoriale.