C’est le gouvernement le plus court de l’histoire de la Vᵉ République. Michel Barnier est le premier ministre dont le séjour à Matignon a été le plus court. Par un vote de l’Assemblée nationale ce mercredi 04 décembre 2024, le gouvernement qu’il dirige depuis sa nomination en septembre dernier est censuré et doit rendre sa démission.
C’est une promesse et à la fois une vengeance de l’opposition parlementaire. Le lundi 02 décembre 2024, Michel Barnier a engagé la responsabilité de son gouvernement en recourant à l’article 49-3 de la constitution pour faire passer le budget de la sécurité 2025. Un passage en force qui n’a pas du tout plus aux adversaires de la “Macronie” au sein du Parlement. Le Rassemblement National de Marine Lepen et le Nouveau Front Populaire ont déposé chacun une motion de censure contre le gouvernement. Après le vote de l’une d’entre elles ce mercredi, le gouvernement tombe avec son budget contesté.
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Michel Barnier contraint à la démission
Le désormais ex-premier ministre français n’a pas eu la chance de ses prédécesseurs. Gabriel Attal, Élisabeth Borne ou encore Édouard Philippe y ont eu recours sans qu’une motion de censure ne parvienne à faire tomber leurs gouvernements. C’est la toute première fois depuis 62 ans qu’un gouvernement français chute suite à un vote de défiance. Le dernier cas en date a eu lieu en 1962 avec la censure du gouvernement de Georges Pompidou. Mais ce dernier était maintenu quand même à Matignon par le général De Gaulle qui avait eu recours à la dissolution du Parlement. Emmanuel Macron ne pourra pas faire pareil cette fois-ci. Car le président français a déjà dissous l’Assemblée nationale en mai dernier et il ne lui sera plus possible de le faire avant la mi-juin 2025.
Michel Barnier n’a donc plus d’autre choix que de démissionner. Dans la matinée de ce jeudi 05 décembre, il a rencontré Emmanuel Macron à l’Élysée. Certainement pour présenter à ce dernier la démission du gouvernement, comme l’exige la constitution. Le président français se retrouve à nouveau avec un casse-tête, celui de la désignation d’un nouveau premier ministre pour la France.
Keneth Eganhoui