Au Bénin, la mort tragique de Fayçal Ouorou à Parakou, étudiant de 25 ans, après une interpellation brutale par quatre agents de la Police républicaine dans la nuit du 18 au 19 novembre 2024, relance un débat douloureux sur les pratiques policières. Ce drame s’ajoute à une série de bavures qui, depuis quelques années, ternissent l’image de la police et creusent un fossé de méfiance entre cette institution et la population.
Le quartier Nima dans le deuxième arrondissement de Parakou a été le théâtre d’une nouvelle bavure policière. Fayçal Ouorou, un jeune étudiant de 25 ans, a perdu la vie dans des circonstances troublantes. Son crime, il se serait opposé à la fouille de son téléphone. Le jeune homme aurait refusé de déverrouiller son téléphone portable comme le lui ont exigé des éléments de la police. Embarqué la nuit-là même au Nouveau Quartier, après la mosquée carrelée, son corps sera retrouvé à Nima le mardi matin.
Des incidents répétitifs qui ternissent l’image de la police
Le cas de Fayçal Ouorou n’est pas isolé. Il vient alourdir malheureusement la liste des victimes de la bavure policière au Bénin. En septembre 2023, Martin Hounga avait été abattu à Hêvié par des éléments de la Police républicaine lors d’une patrouille. En avril 2024, une scène filmée à Natitingou montrait des policiers infligeant des coups de rangers à un civil, allongé au sol près de sa moto, lors d’une opération de contrôle routier. Ces événements, largement relayés sur les réseaux sociaux, nourrissent un sentiment croissant de méfiance envers la police, souvent accusée d’exercer des violences arbitraires et disproportionnées.
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Face à la vague d’indignation qui suscite ce énième cas, la Direction générale de la Police républicaine a donnée de la voix pour dénoncer les faits. « Au cours de cette interpellation qui n’a pas été conduite dans les règles de l’art par l’équipe de fonctionnaires de police commis à cette mission de sécurité, ce citoyen a malencontreusement perdu la vie », lit-on dans le communiqué qui précise que le Procureur de la République près le tribunal de première instance de première classe de Parakou ainsi que l’Inspecteur technique de la Police républicaine sont saisis pour diligenter respectivement l’enquête judiciaire et celle administrative.
De plus, le Directeur de la Police républicaine a vite fait de sortir un autre communiqué dans lequel il a condamné la fouille abusive des téléphones des citoyens. Il a invité à dénoncer tous les policiers récidivistes à travers une ligne verte. Cependant, ces mesures, bien qu’importantes, semblent insuffisantes pour apaiser l’indignation populaire.
Dans un contexte où le Bénin fait face à des menaces sécuritaires majeures, notamment le terrorisme dans certaines régions, la confiance des citoyens envers les forces de sécurité est essentielle. Une méfiance généralisée pourrait nuire à la collaboration entre les populations et la police, affaiblissant ainsi l’efficacité des interventions sécuritaires.
Il revient à la hiérarchie policière et aux autorités de travailler à restaurer l’image de la Police républicaine, en faisant d’elle une institution digne de confiance, au service des citoyens. il urge d’agir.
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Josué Kpogla