Mozambique: bilan meurtrier d’une crise électorale !

En Mozambique, l’ONG Human Rights Watch a publié ce lundi 25 novembre 2024, le bilan de la répression des manifestions post électorales que connaît le pays depuis octobre 2024, après l’annonce des résultats de l’élection présidentielle du 9 octobre, qui ont donné la victoire à Daniel Chapo du parti au pouvoir, Le Front de libération du Mozambique.

Au moins dix enfants sont morts, tandis que des centaines d’autres ont été arrêtés ou blessés, selon les chiffres de l’organisation de défense des droits de l’homme. Les manifestations ont débuté après l’appel du candidat de l’opposition Venancio Mondlane, qui dénonce des irrégularités lors de l’élection présidentielle. Il accuse le parti au pouvoir depuis 1975, de fraude électorale. Les mouvements de protestation des milliers de personnes, ont été réprimandés par la police. Selon Human Rights Watch, une jeune fille de 13 ans a perdu la vie, de retour des classes, après avoir été atteinte au cou par une balle alors qu’elle tentait d’échapper aux tirs et aux gaz lacrymogènes. En tout, l’organisation de défense des droits humains affirme avoir documenté « neuf autres cas d’enfants tués et au moins 36 autres enfants blessés par des tirs lors des manifestations ». Outre ces pertes humaines, HRW dénonce également l’arrestation et la détention de centaines d’enfants, souvent « sans prévenir leurs familles, en violation du droit international des droits de l’homme ».

Le président Filipe Nyusi, qui doit quitter ses fonctions en janvier, a dénoncé une tentative de déstabilisation orchestrée par l’opposition. Selon lui, les récents affrontements ont fait 19 morts et plus de 800 blessés, un bilan contesté par les groupes de la société civile qui rapportent 67 décès et environ 2 000 arrestations. Dans ce contexte tendu, le président Nyusi a invité le leader de l’opposition, Venancio Mondlane, à entamer des discussions. Dans un message publié sur sa page Facebook, Mondlane dit être « ouverts au dialogue », mais a posé des conditions pour ces pourparlers, notamment l’abandon des poursuites à son encontre. L’opposant qui serait hors du pays depuis le scrutin par peur d’être arrêté ou agressé, exige plutôt un échange virtuel avec le président Nyusi. En effet, l’Etat a assigné Venancio Mondlane et son parti Podemos en justice après les manifestations et réclame des dommages pour les dégâts causés. L’apposant demande l’annulation de ces poursuites avant de marquer son accord pour les échanges avec le pouvoir.

Notons qu’au-delà des victimes parmi les enfants, les manifestations post-électorales ont fait au moins 67 morts et 210 blessés, selon le décompte de la plateforme électorale Decide. La majorité de ces victimes ont été touchées par des tirs des forces de l’ordre.

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