Quatre ans après sa défaite face à Joe Biden, Donald Trump redevient président des États-Unis. L’ancien président républicain a largement remporté le scrutin présidentiel du mardi 05 novembre 2024. Depuis, l’Afrique n’est pas restée silencieuse face à la victoire de cette figure controversée de la politique américaine pour sa philosophie de l’« America First ».
Comme en 2016 avec Hillary Clinton, Donald Trump triomphe une nouvelle fois d’une femme démocrate. La victoire du candidat républicain est spectaculaire au point même où elle a surpris plus d’un. Depuis l’annonce de cette victoire par les médias américains, les chancelleries africaines n’ont pas tardé à saluer le retour à la Maison-Blanche de celui-là même qui avait pourtant qualifié les États du continent de « pays de merde ».
À travers un post sur X, le ministère béninois des Affaires étrangères a adressé les félicitations du gouvernement à Donald Trump et à son vice-président. Le pays se réjouit « d’approfondir son partenariat avec les États-Unis, de favoriser la collaboration et de promouvoir la prospérité mondiale ».
Le discours est resté presque le même un peu partout sur le continent. Que ce soit au Togo, au Nigeria, en Éthiopie, au Burundi ou encore en Côte d’Ivoire, les messages de félicitations pleuvent à l’endroit du 47ᵉ président élu des États-Unis.
Pour le président congolais Félix Tshisekedi, c’est une « belle victoire » qui va renforcer la coopération stratégique que son pays entretient avec les États-Unis. Dans la galaxie présidentielle en RDC, on pense même que le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche va beaucoup contribuer à mettre un terme aux conflits à l’Est du pays. « Nous allons travailler avec la nouvelle équipe par rapport à la situation dans la partie Est pour des solutions durables […]. Et le président Trump a été clair là-dessus, il va mettre fin aux guerres qui existent », a déclaré un haut placé du pouvoir à nos confrères de Radio France International.
Le Sénégal n’a pas grand-chose à perdre dans cette victoire de l’homme aux idées radicales qui revient à la tête de l’Amérique. Tout ce qui préoccupe Dakar, c’est de protéger les choses qu’elle a en commun avec Washington. « J’ai à cœur de renforcer la coopération entre nos deux pays et d’œuvrer ensemble pour la paix, la prospérité et le respect des valeurs que nous avons en partage », a écrit Bassirou Diomaye Faye sur X pour féliciter le nouvel élu.
À Dakar, le pouvoir est à fond dans la campagne pour les législatives. Le défi du moment pour le camp Sonko-Faye est de remporter une majorité confortable au Parlement. L’objectif est le même pour les militants du Pastef (le parti au pouvoir au Sénégal, NDLR) qui ne se laissent pas distraire par la présidentielle américaine. « On sait à qui on a affaire. On sait qu’il n’y a pas d’attentes à avoir en termes de solidarité internationale, mais pas non plus d’animosité vis-à-vis du Sénégal », a confié un sympathisant à Radio France International.
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Quelles conséquences pour l’Afrique ?
La réélection de Donald Trump aux États-Unis ne changera pas grand-chose pour l’Afrique dans la réalité. L’homme ne nourrit pas d’intérêts pour le continent. Il n’a d’ailleurs jamais foulé le sol africain pendant quatre années de magistère à la Maison-Blanche. Le républicain ne modère pas son discours raciste et a toujours défendu une Amérique forte avec des intérêts puissants contre tous les autres États du monde. Trump a été clair dans son discours de campagne. Son programme de gouvernance touchera l’immigration, surtout les étrangers venus dans le pays à partir de la frontière avec le Nicaragua.
Au plan géopolitique, les dirigeants du continent doivent craindre une éventuelle volte-face des États-Unis sur la demande de l’Afrique d’obtenir un siège permanent au conseil de sécurité de l’ONU.
Cependant, celui qui sera investi 47ᵉ président des États-Unis dans quelques semaines, n’inquiétera pas pour autant le continent. Lors de son mandat précédent, Donald Trump n’a pas supprimé les financements américains destinés aux pays africains. Sous sa gouvernance, les États-Unis ont continué à soutenir plusieurs pays dans la lutte contre le terrorisme.
Keneth Eganhoui