Après la longue attente depuis sa nomination, le Premier ministre français a enfin dévoilé son gouvernement le samedi 21 septembre 2024. C’est une équipe de 39 membres qui compose ce gouvernement de cohabitation. Et dans la foulée, Michel Barnier dévoile sa politique et ses priorités à Matignon.
Le premier ministre s’est prononcé au cours d’une interview télévisée ce dimanche 22 septembre sur France 2. Impôts, retraites, IVG et santé sont entre autres ses priorités, a-t-il fait savoir. Sur la question des impôts, par exemple, Michel Barnier a été clair. Il ne s’agit pas d’alourdir l’assiette fiscale de l’État. Il veut appliquer la stratégie des impôts ciblés. « Maîtriser les dépenses, ça peut se faire notamment avec des prélèvements ciblés sur les personnes fortunées ou certaines grosses entreprises », explique-t-il.
L’autre défi pressant pour Michel Barnier, c’est l’élaboration du budget 2024. Sur la question, le gouvernement est déjà très en retard alors que la « situation budgétaire » du pays est « très grave ». Le premier ministre a donc placé le ministre des Comptes sous sa tutelle afin d’aller vite sur le dossier. Il devrait aussi se pencher sur le cadre financier établi par le gouvernement de son prédécesseur, mais ce ne sera pas dans la précipitation. Michel Barnier veut disposer du temps nécessaire pour son amélioration. « On a une loi qui prévoit un cadre financier et je pense que ce cadre financier doit être préservé », a déclaré le premier ministre.
Si Michel Barnier tente le tout pour réussir, son principal défi est d’ordre politique et il le sait. Le Rassemblement national et La France Insoumise menacent de censurer le gouvernement à l’Assemblée nationale. En réaction, le premier ministre joue la carte de l’apaisement. D’emblée, il clarifie qu’il n’est pas venu à Matignon pour se rapprocher de l’Élysée. Il ne sera donc pas candidat à la présidentielle de 2027. Michel Barnier assure vouloir travailler « dans l’intérêt du pays » et invite la classe politique à « un esprit de compromis positif, dynamique avec le chef de l’État ».
Au plan social, le premier ministre français promet de ne pas remettre en cause les acquis concernant les droits des femmes et des LGBT, l’interruption volontaire de grossesse, ou encore la fin de vie. Tous ces droits seront donc « intégralement préservés ». Dans le même temps, Michel Barnier fera de la santé mentale des Français, la « grande cause nationale » au cours de l’année 2025.
Enfin, le nouveau gouvernement sera ferme sur la question de l’immigration, rassure son chef. « Il n’y aura pas d’idéologie, il n’y aura pas de sectarisme, il y aura des mesures pratiques comme tous nos voisins en prennent, et on va essayer de les prendre en bonne intelligence avec eux », prévient monsieur Barnier.
Keneth Eganhoui