Angélique Kidjo: choisir l’excellence, pas la complaisance !

La musique est un langage universel qui transcende les frontières et les cultures. Pour les artistes, collaborer avec d’autres musiciens, permet non seulement d’élargir leur audience, mais aussi de faire évoluer leurs sons, de maintenir leur influence ou même de l’accroître. Angélique Kidjo, vedette internationale, n’échappe pas à cette évidence. Elle est souvent critiquée par certains Béninois qui lui reprochent de promouvoir des artistes d’autres nations africaines comme le Nigeria, avec des collaborations musicales, au détriment des artistes béninois. Pourtant, il ne sera pas moins juste de souligner que cette décision n’est pas arbitraire, mais découle d’une logique professionnelle et artistique, qu’il convient d’examiner sous plusieurs angles.

Estelle Goundjo 

Angélique Kidjo, chanteuse d’origine béninoise, avec plusieurs Grammy Awards à son actif et une carrière de plus de quatre décennies, est une artiste de stature mondiale. Pour maintenir cette position, elle doit constamment veiller à la qualité de ses collaborations. Il est donc essentiel de comprendre que toute association musicale doit être bénéfique, tant pour elle que pour l’artiste avec qui elle collabore. Si un jeune artiste béninois ne présente pas une carrière suffisamment solide ou un talent avéré, la diva de la musique africaine ne peut pas se permettre de risquer son prestige en s’associant à des projets qui ne répondent pas d’abord à elle ses exigences et aux normes internationales. Une collaboration avec un jeune artiste doit reposer sur un certain nombre de critères, dont le talent, l’engagement professionnel, et la capacité à se démarquer sur la scène musicale mondiale. Collaborer uniquement pour « aider » un artiste sans que ce dernier n’ait déjà fait ses preuves, pourrait porter atteinte à la crédibilité d’Angélique Kidjo et à sa propre réputation dans l’industrie musicale.

Du manque de visibilité et d’initiatives des artistes béninois ?

Un autre aspect à considérer est que de nombreux artistes béninois, malgré leur talent potentiel, n’ont pas encore réussi à se rendre visibles sur la scène musicale africaine encore moins internationale. Cela ne signifie pas qu’ils manquent de talent, mais il faut reconnaître que l’autopromotion et la structuration d’une carrière sont toutes aussi importantes dans le développement d’un artiste. Les collaborations avec des artistes comme Davido, Burna Boy, Yemi Alade, qui jouissent d’une popularité massive à travers l’Afrique et dans le monde entier, sont logiques d’un point de vue stratégique. On voit que même avec des artistes nigérians, Angélique Kidjo reste très sélective. Après que Davido l’ait sollicitée pour le titre Na Money, c’est Angélique Kidjo elle-même qui invite Davido pour une collaboration sur le titre Joy, sorti il y a deux semaines. Sans aucun doute, Davido l’a convaincue de son talent. Il a par exemple, des millions de fans sur des plateformes comme Spotify et YouTube, ce qui garantit une large audience pour toute collaboration avec lui. Cela maximise non seulement l’impact de la musique, mais permet également à Angélique Kidjo de rester au sommet de la scène musicale mondiale. En revanche, un artiste béninois qui n’a pas encore su se faire un nom au-delà des frontières du Bénin ne peut garantir les mêmes opportunités.

Un autre point essentiel est la question de la qualité et du mérite. Angélique Kidjo n’a pas intérêt à promouvoir des artistes simplement parce qu’ils sont béninois. Si elle le faisait, cela ne serait-il pas vu comme un soutien à la médiocrité ? Ce qui n’honorerait pas son parcours. La chanteuse béninoise a bâti sa carrière sur l’excellence et le travail acharné, et elle ne peut pas prendre le risque d’associer son nom à des projets qui ne répondent pas à ces mêmes standards de qualité. Les jeunes artistes locaux doivent simplement travailler dur, se manifester, et prouver qu’ils sont prêts à relever le défi d’une carrière internationale.

Nous recrutons !

Partager sur

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *