Tanzanie: EACOP, le projet d’oléoduc de Total Énergies est confronté à la colère de la population.

Plusieurs personnes ont manifesté ce jeudi 29 août 2024 en Tanzanie pour dénoncer le projet de pipeline du groupe pétrolier français, Total Énergies. EACOP (East African Crude Oil Pipeline) est un oléoduc qui reliera l’Ouganda et la Tanzanie. Cependant, le chantier va faire des milliers de déplacés et la population n’est pas d’accord.

Keneth Eganhoui 

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Le pipeline, dont la construction est portée par Total Énergies devrait permettre d’acheminer du pétrole d’Ouganda jusqu’au port de Tanga en Tanzanie. Cet oléoduc s’étendra sur 1400 km et impactera 5000 personnes d’après les sources officielles, plus de 100 000 selon l’ONG Human Rights Watch.

« Oui à la vie, non à EACOP ! », pouvait-on lire sur les pancartes des manifestants ce jeudi. Ils veulent marquer leur opposition au projet, estimant que le dédommagement n’est pas juste. Total Énergies est le principal opérateur qui exploitera l’EACOP. Celui-ci a expliqué sur son site internet avoir pris des dispositions pour que le dédommagement se passe dans la transparence et de manière équitable.

Selon rfi, le groupe pétrolier français a commis l’ancien premier ministre béninois Lionel Zinsou de la banque d’investissement Southbridge pour évaluer le programme des acquisitions foncières dans le cadre de la construction du pipeline.

Toutefois, la question du dédommagement n’est pas la seule raison du mécontentement des populations des deux côtés. Une récente étude de l’Institut pour la responsabilité climatique a estimé les émissions de CO2 par l’EACOP sur les 20 prochaines à 15 fois plus supérieures que le niveau actuel au niveau de la Tanzanie et de l’Ouganda.

Des manifestations ont régulièrement lieu ces dernières semaines dans ces deux pays où les populations ne veulent pas céder leurs terres à un oléoduc. Plusieurs arrestations sont déjà comptées dans le rang des opposants à l’EACOP. C’est le cas en Ouganda le lundi 26 août dernier où 21 personnes sont interpellées pendant qu’elles tentaient de marcher sur le Parlement et l’ambassade de Chine pour transmettre une pétition.

En Tanzanie par contre, « Entre avril et juin, environ dix personnes touchées par le projet dans la région de Manyara ont été convoquées par la police tout ça parce qu’elles ont parlé aux médias concernant des compensations injustes et leur droit limité à s’exprimer et s’associer contre le projet », a confié Richard Senkondo, membre d’une ONG locale, à nos confrères de Rfi.

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