En janvier 2024, le Nigeria a suspendu la reconnaissance des diplômes délivrés par les universités du Bénin et du Togo, pour des raisons de graves irrégularités académiques. Mais la situation a évolué. Le pays a levé cette suspension, avec des conditions.
Estelle Goundjo
Maîtriser la conservation de produits agroalimentaires, du 02 au 08 septembre 2024.
Lors de son intervention sur Channels Television, laquelle a été diffusée sur YouTube en début de semaine, le ministre de l’Éducation nigérian, Tahir Mamman, a annoncé la levée partielle de la mesure. Cette décision ne concerne qu’un nombre limité d’universités, sélectionnées et accréditées par le Nigeria. Parmi elles, on compte trois du Togo, que sont : l’Université de Lomé; l’Université de Kara et l’Université catholique de l’Afrique de l’Ouest. Au Bénin, cinq universités ont été retenues. Il s’agit de l’Université d’Abomey-Calavi; l’Université de Parakou; l’Université nationale des sciences, technologies, ingénierie et mathématiques; l’Université africaine de développement coopératif et l’Université nationale d’agriculture. « Cette mesure est nécessaire pour maintenir l’intégrité de nos normes académiques », a expliqué le ministre. Il a par ailleurs indiqué que la suspension initiale n’affectait qu’une poignée d’universités dont les pratiques avaient été jugées inacceptables.
Des fraudes massives dénoncées: la raison derrière la suspension
La suspension initiale, prononcée en janvier 2024, faisait suite à un rapport accablant sur les pratiques de certaines universités béninoises et togolaises. Ce rapport révélait que de nombreux étudiants nigérians avaient obtenu des diplômes sans jamais avoir assisté aux cours ni passé d’examens dans ces deux pays voisins. Ledit rapport a été élaboré à l’issue d’une enquête réalisée par le journaliste nigérian Umar Audu. Cette situation avait poussé les autorités nigérianes à prendre des mesures pour protéger l’intégrité de leur système éducatif.
À travers une déclaration le 5 janvier 2024, le directeur général de l’enseignement supérieur au Bénin a apporté des clarifications sur la suspension de la reconnaissance des diplômes béninois au Nigéria. Issaka ABDOU KARIM a indiqué que les diplômes suspectés sont pour la plupart « délivrés par les promoteurs des Epes et concernent la section anglophone qui n’est pas autorisée au Bénin ».
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