Après le Niger, c’est au tour d’un autre pays membre de l’Alliance des Etats du Sahel de s’ajouter à la liste des pays qui accusent le Bénin d’abriter des bases terroristes. Face aux forces vives de la nation ce jeudi, le Capitaine Ibrahim Traoré, actuel homme fort du Burkina-Faso, a ouvertement accusé le Bénin de former des terroristes. Une accusation qui a rapidement suscité une réaction du porte-parole du gouvernement béninois sur sa page Facebook.
Josué KPOGLA
Le Bénin n’est pas que dans le collimateur du général Abdourahamane Tiani du Niger. Le chef du régime militaire au pouvoir au Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, s’en est également pris ce jeudi 11 juillet au pays de Patrice Talon qu’il accuse de vouloir déstabiliser son pays.
« Personne ne peut nous dire qu’au Bénin il n’y a pas de base Française. Il y a bel et bien deux bases françaises au Bénin et nous avons des preuves. Des pistes ont été aménagées, des soldats sont equipés… », a affirmé le Capitaine Ibrahim Traoré dans son discours de plus d’une heure trente aux « forces vives » ce jeudi 11 juillet.
«C’est l’hôpital qui se moque de la charité…»
Répandue telle une traînée de poudre sur les réseaux sociaux, la vidéo a rapidement suscité une avalanche de réactions, notamment celle du gouvernement béninois. Dans une publication sur sa page Facebook, Wilfried Léandre Houngbedji, porte-parole du gouvernement béninois, a promptement réagi à cette grave accusation. «Après le Niger, c’est au tour du Burkina Faso d’emboucher cette trompette nauséeuse de désinformation qui alimente non le patriotisme, mais plutôt la rancœur des populations et menace à terme la coexistence pacifique des peuples », a déploré Wilfried Léandre Houngbedji, porte-parole du gouvernement béninois.
Pour le porte parole du gouvernement béninois, C’est l’hôpital qui se moque de la charité. « Les attaques terroristes enregistrées par le Bénin à ce jour, dont la grande majorité a été déjouée par nos Forces de défense et de sécurité, sont l’œuvre de gens venant de l’autre côté de nos frontières avec le Burkina-Faso et le Niger. C’est d’ailleurs ce qui a amené le Gouvernement du Bénin, dans sa stratégie pour contrer le phénomène, à construire pour compter de 2022, de petits camps militaires appelés bases opérationnelles avancées, dans plusieurs de nos communes frontalières. Cela, nous ne l’avons pas caché puisque le Président de la République lui-même en a parlé devant l’Assemblée nationale dès le 8 décembre 2022 », a-t-il rappelé.
Wilfried Léandre Houngbédji a également affirmé que les pays voisins et frères, pour des raisons de politique intérieure, s’efforcent de faire du Bénin le bouc émissaire de leurs problèmes. « C’est une tendance pernicieuse, émanant de militaires qui connaissent bien ces camps et leur vocation », a-t-il dénoncé.
Pour conclure, le porte-parole du gouvernement a souligné qu’une chose est certaine : le populisme n’a qu’une seule vertu, celle de déplacer les problèmes tout en prétendant les résoudre. C’est pourquoi il est convaincu que « tôt ou tard, les populations se rendront compte qu’elles ont été dupées ».