Alors qu’elle devrait être mise en vente, ce mardi 16 avril 2024, en France, la bibliothèque de l’ex-président du Sénégal, Léopold Sedar Senghor, pourrait finalement tomber dans le giron de l’Etat sénégalais. Une initiative des nouvelles autorités en vue d’un usage d’utilité publique.
Gineste TOSSOU DEGBE
Plus de 340 livres appartenant à Léopold Sedar Senghor sont susceptibles de tomber dans le patrimoine de l’Etat sénégalais. Les ouvrages, propriétés du père de l’indépendance du Sénégal et ex-président du pays (1960 – 1980) seront probablement acheminés au bercail.
Bien que programmée pour se tenir ce mardi, à Caen, en France, la vente aux enchères est suspendue sur instruction du néo-président Bassirou Diomaye Faye.
Cette initiative du cinquième chef de l’Etat sénégalais tient à préserver le patrimoine intellectuel et culturel du Sénégal via l’une des figures majeures de son histoire. << Au-delà même de ce patrimoine-là, nous estimons que Senghor lui-même est un patrimoine : un patrimoine sénégalais, un patrimoine africain, un patrimoine universel. Eviter qu’il y ait une dispersion était essentiel. >>. Telles sont en substance les explications données par El Hadj Magatte Seye, l’ambassadeur du Sénégal près la France, au micro de notre confrère Guillaume Thibaut de Radio France Internationale.
Dans la même veine, il est à noter que les autorités françaises se sont impliquées dans cette démarche bidimensionnelle.
D’après les éclaircissements donnés par le chef de mission diplomatique de l’ambassade du Sénégal en France, l’objectif poursuivi par les autorités sénégalaises est de créer un musée au sein duquel sera exposée l’intégralité des œuvres du président-poète afin de retracer sa vie au public.
Pour mémoire, une première vente aux enchères a été interrompue en octobre 2023 à l’instigation de l’ancien président Macky Sall. En contrepartie, l’Etat sénégalais a engrangé plusieurs objets de valeur tels que des médailles, des décorations officielles, des stylos plumes.
Cette fois-ci, une nouvelle moisson est en vue avec Paroles, un recueil de 95 poèmes. A cette œuvre poétique de Jacques Prévert s’ajoutera, entre autres, Discours sur le colonialisme de l’écrivain martiniquais Aimé Césaire, l’un des chantres de la négritude. Deux ouvrages qui, précisons-le, ont été dédicacés par leurs auteurs.
Pour l’heure, l’Etat sénégalais et l’hôtel des ventes de Caen en France se sont octroyés une période de deux semaines afin d’accorder leurs violons.