HARCELEMENT SEXUEL EN MILIEU PROFESSIONNEL: LE RECUEIL EXPLOSIF ET POIGNANT DE WANEP-BENIN

Démarré depuis le 25 novembre 2020, la Campagne mondiale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes qui s’étend sur une période de16 jours d’activisme basée sur le genre, est souvent l’occasion pour plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) de sensibiliser les populations sur les désastres causées au sein de la société du fait des violences physiques et morales subies par les femmes. Cette année, c’est une véritable bombe qui a été lancé par l’ONG WANEP-Bénin le jour d’ouverture de la campagne. Il s’agit d’un recueil de témoignages financé par la GIZ (service de la coopération allemande) sur le harcèlement sexuel au travail. Des histoires, les unes plus bouleversantes que les autres qui retracent le calvaire que vivent les femmes sur leurs lieux de travail.

En faisant le choix de lancer ce recueil intitulé: « Harcèlement sexuel en milieu de travail : Témoignages », ce 25 novembre, le Réseau ouest africain pour l’édification de la paix (WANEP-Bénin) est belle et bien dans la logique de célébrer la journée mondiale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes. Selon les responsables de l’ONG, l’objectif est non seulement de contribuer à la lutte contre le harcèlement en milieu de travail, mais aussi d’encourager les victimes à rompre le silence. Il s’agit également de vulgariser les dispositions légales relatives au harcèlement sexuel en milieu professionnel.

L’ouvrage retrace les difficiles parcours de 13 femmes victimes du harcèlement sexuel en milieu professionnel. En prenant la parole lors de la cérémonie de lancement, Marcel Agbohossou, membre du comité de relecture du recueil a fait remarquer dès le départ que « ce sont 13 récits, 13 mésaventures de femmes, 13 vies ». Le présentateur n’a pas hésité à dire que l’ouvrage est « un échantillon de cet océan que constituent les violences faites aux femmes en général et le harcèlement sexuel en milieu professionnel en particulier ».

Le premier de ces témoignages poignants intitulé : « Je ne cachais rien à mon mari », raconte l’histoire d’un harcèlement sexuel dans une institution publique. « Le harceleur qui n’était autre que le patron a jeté son dévolu sur la jeune stagiaire dans la boîte depuis six mois. Six mois suffisent pour qu’il veuille la mettre dans son lit », étale Marcel Agbohossou. De ses explications, on retient également que la jeune stagiaire, qui tenait son fiancé au courant de la situation, a refusé catégoriquement les avances du patron jusqu’à subir de sa part des humiliations à son domicile.

En ce qui concerne le second témoignage du recueil, le présentateur fait remarquer d’entrée de jeu que la victime n’a pas eu la même chance que la première. En effet son patron n’a pas hésité à lui déclarer la guerre après son refus. Et Marcel Agbohossou de poursuivre: « Je vous plonge ainsi dans l’univers de notre deuxième témoignage. Nous sommes dans un établissement secondaire de la place. La secrétaire a vécu un week-end cauchemardesque de la part de son supérieur hiérarchique qui a failli abuser d’elle sans témoin … ».

Parmi les autres témoignages de femmes victimes de harcèlement sexuel deux autres vont particulièrement retenir l’attention. Le premier, le présentateur le raconte en ces termes: « Nous sommes dans une institution publique, la scène se passe entre la chargée de la communication et son responsable administratif. La jeune stagiaire passe la nuit dans l’une des salles V.I.P. de l’institution. Cela suffit pour que notre responsable administratif perde le sommeil jusqu’à venir toquer à la porte très tôt le matin. Que cherche-t-il ? » Marcel Agbohossou invite l’assistance à lire le recueil pour connaître la suite de l’histoire.

Le second qui est le 13ème témoignage du recueil est intitulé: « Malgré ma grossesse, mon harceleur n’a pas désemparé ». C’est l’histoire d’une jeune femme qui raconte comment elle a été victime, des années durant, de harcèlement sexuel de la part d’un directeur départemental d’une administration publique. Bien qu’elle soit tombée enceinte entre temps, cela n’a pas émoussé les ardeurs du directeur harceleur. De son témoignage, on retient aussi qu’elle a réussi à contourner les pièges de ce directeur départemental grâce à son travail bien fait. « Je voudrais sincèrement inviter les filles et les femmes, dans un premier temps, à bien faire leur travail de sorte à s’imposer » conseille cette femme qui travaille actuellement pour un programme de promotion des droits humains.

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