C’est un historien de renom, grand enseignant de l‘Université d’Abomey-Calavi qui vient de tirer sa révérence, ce vendredi 13 novembre, à l’hôpital de zone de la même commune. Originaire de Kétou, Abiola Félix Iroko est né en 1946. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur les civilisations de l’Afrique de l’Ouest. Il a également écrit sur l’esclavage en Afrique.
Titulaire d’un doctorat de lettres et de sciences humaines de l‘Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, il fût un émérite professeur au Département d’histoire et d’archéologie de l’UAC. Membre correspondant honoraire de l’Académie royale des sciences d’outre-mer, Classe des sciences humaines (France), l’auteur de « La côte des esclaves et la traite atlantique: les faits et le jugement de l’histoire » (Nouvelle Presse Publications, 2003) n’hésitait pas à mettre les pieds dans le plat. Dans ledit ouvrage, il avait pointé du doigt la responsabilité des rois de l’ancien royaume du Danhomé à propos de l’esclavage dans le Golfe de Guinée. Pour le captivant orateur, « il est temps que les africains comprennent que leurs ancêtres se sont, en toute complicité, entendus avec les Européens pour le démarrage et la bonne santé de cette œuvre commune qui n’est rien d’autre qu’un crime contre l’humanité: la traite atlantique ». En clair, le truculent historien avait du cran et savait se démarquer dans une rigueur scientifique soutenue.
Déjà, dans un article publié dans les années 80 à la revue Afrique Histoire, le chercheur avait écrit: « Un vieillard qui meurt n’est pas toujours une bibliothèque qui brûle« . Pour lui, « les personnes âgées n’ont jamais eu en Afrique le monopole de la tradition ».
L’écrivain et ancien président de l’ONG Transparency Bénin a appris à jouer à la cithare dans sa jeunesse. Il s’est toujours montré disponible pour un engagement citoyen fort convaincu par le fait que l’Homme doit être avant toute chose au service de sa nation. Paix à son âme!