C’est un ministre d’Etat en charge du Plan et du Développement très détendu qui a rencontré la presse parlementaire après avoir assisté aux travaux de la Commission du Budget de l’Assemblée nationale. L’objectif d’Abdoulaye Bio Tchané était de faire l’état des lieux des projets / programmes contenus dans le Programme d’Investissement public (PIP) au titre de l’année 2021.
Déjà devant les députés de la Commission, Abdoulaye Bio Tchané a fait savoir que le PIP du Bénin regroupe l’ensemble des investissements prévus par l’Etat en collaboration avec les Partenaires Techniques et Financiers (PTF) sur une période donnée. Il n’a pas manqué d’insister sur l’environnement conjoncturel de ce PIP marqué par une crise sanitaire aigue qui s’est progressivement transformée en crise économique.
Pour le ministre d’Etat, l’objectif du Gouvernement, à travers le PIP 2021, est de mettre en place les conditions de relance rapide de l’économie nationale, d’achever les chantiers en cours de réalisation et de relancer les chantiers en souffrance par l’apurement de tous les décomptes.
210 anciens et 20 nouveaux projets, voilà la nouvelle mouture du Programme d’investissement public. Ainsi donc, de 228 projets / programmes de développement en 2020, les projets / programmes contenus passent à 230 dans la Loi de finance de 2021 pour un investissement global de 579,235 milliards de FCFA, contre 476,718 milliards de FCFA en 2020 soit une hausse de 21,50%.
Le numéro deux du Gouvernement justifie cette hausse par la volonté de l’Exécutif non seulement de faire du PIP le principal facteur de consolidation des bases de l’économie nationale, mais aussi d’assurer le renforcement de la résilience nationale face à la pandémie de COVID-19.
On retient également des explications du ministre d’Etat que les ressources intérieures contribueront à hauteur de 361,195 milliards de FCFA, soit 62,36%, pour le financement des 230 projets alors que les ressources extérieures constituées de dons et de prêts, s’élèveront à 218,040 milliards de FCFA équivalent à 37,64 % du PIP, gestion 2021.
Des projets impactants
Les chantiers prioritaires qui seront lancés dès l’adoption du projet de Loi de finances 2021 concernent la construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale à Porto-Novo, la construction d’une centrale thermique de 120 MW à Maria Gléta qui constituera la première phase de la centrale thermique de 400 MW (CCT120 MW), le projet de renforcement du réseau électrique dans le bassin cotonnière du nord et de densification du réseau de distribution, le programme spécial d’extension et de renforcement des réseaux électriques du Bénin (Bénin-PROSPERE), le projet d’électrification par système solaire photovoltaïque de 750 infrastructures socio-communautaires, le projet d’appui à la compétitivité des filières agricoles et à la diversification des exportations (PACOFIDE), le projet intégré de transformation numérique des régions rurales, le projet d’alimentation en eau potable (AEP) des zones périurbaines des villes de Cotonou, Sèmè-Kpodji, Calavi et Porto-Novo (Grand Cotonou), Périurbain III…
Par ailleurs, il faut signaler que le Gouvernement entend consacrer, comme en 2020, plus de 12 milliards de FCFA à la réalisation des pistes rurales en vue de faciliter l’écoulement des produits agricoles et les échanges commerciaux.
En ce qui concerne la gouvernance des projets dans le sens d’une plus grande efficacité dans la mise en œuvre du PIP, le ministre d’Etat chargé du Plan et du Développement a insisté sur le fait que plusieurs actions déjà engagées seront consolidées en 2021. Il s’agit, entre autre, de la poursuite de la mise en œuvre du Cadre général de gestion des investissements publics ; de l’amélioration du Cadre de programmation et de suivi des chantiers avec la généralisation de la géo-localisation des projets et chantiers dans la Plateforme de gestion des investissements publics; de l’opérationnalisation de la Direction des études de faisabilité; du renforcement des capacités des communes sur le Système de suivi des investissements communaux (SSIC); de la poursuite de l’organisation régulière des missions de suivi des projets ; de la vulgarisation des documents et outils élaborés pour le renforcement de la planification du développement (Guide d’élaboration des études de faisabilité; du Guide d’élaboration des rapports de performance, instrument de costing des projets; du Manuel de gestion des investissements publics.
A tout cela s’ajoute la poursuite de la mise en œuvre du Plan de renforcement des capacités des acteurs de la chaîne PPBSE, la poursuite de la mise en œuvre des recommandations de la mission PIMA (Evaluation de la gestion des investissements publics) et l’élaboration et l’examen des outils d’opérationnalisation des projets (PTA, PCC et PPM) avant fin novembre 2020.